J'entendais sur BFM ce matin des loups-ravis de la mondialisation s'extasier sur les révolutions arabes.
Sans vouloir être méchant, j'ai trouvé que le propos confinait à la naïveté.
De notre point de vue de non-arabes, que les arabes aient l'occasion de vivre dans des démocraties, c'est très bien, mais c'est tout de même leur problème et pas le nôtre. Notre intérêt est qu'il nous envoie du pétrole et qu'ils s'abstiennent de nous envoyer des immigrés et des terroristes.
Le danger islamiste est réel. L'islamisme s'accommode très bien, au moins jusqu'à sa prise de pouvoir, de la démocratie et de ses outils. L'islamisme n'a rien à voir avec un islam arriéré et paysan, c'est un projet politique moderne, fruit de l'urbanisation et de la mondialisation. Comme toujours, l'avenir est incertain : si les troubles ouvrent des occasions à l'islamisme, il est également vrai que l'islamisme perd de son charme quand il exerce le pouvoir (mais c'est alors trop tard).
Je parie sur un avenir mitigé : la Tunisie et le Maroc ont la chance de ne pas avoir d'hydrocarbures, qui à la fois aiguisent les appétits et financent les pouvoirs dictatoriaux, j'espère un avenir point trop pourri. Pour l'Algérie, l'Egypte et la Libye, je suis moins optimiste.
Nous verrons bien. En attendant, notre devoir est de nous préparer à plusieurs scénarios et, en tous les cas, de ne pas importer les troubles chez nous, c'est-à-dire de repousser les réfugiés, présents et à venir.
Toutefois, ces événements nous portent un message d'optimisme : la dormition des peuples sous le joug d'oligarchies n'est pas éternelle et le réveil est très brutal.
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