Stephen Hecquet était un brillant avocat (il a sauvé José Giovanni de la guillotine), mort à quarante ans, en 1960, d'une maladie cardiaque. Il faisait partie du groupe dit des hussards, autour de Roger Nimier.
Son fascicule Faut-il réduire les femmes en esclavage ? ne serait peut-être pas édité de nos jours. Je m'étonne même qu'il soit encore publié.
Hecquet commence par expliquer qu'étant homosexuel, il a un avis sur les femmes plus objectif que les hétérosexuels esclaves de leurs désirs.
Hecquet se livre à une charge féroce contre les femmes, mais, comme il a un grand talent, il sonne juste. Sa thèse ? Aux femmes, la laideur, la brutalité, la force et la cupidité. Aux hommes, la beauté, la faiblesse, la sensibilité, l'élévation et le désintéressement.
Son explication est simple : par le double fait d'être réglées par la nature et d'être mères, les femmes sont vouées à la protection, au raisonnable, au terre-à-terre, pour ne pas dire au sordide. J'ai une collègue qui trouve que les femmes n'ont aucun humour et son explication est étrangement similaire à celle de Hecquet.
J'ai beaucoup souri en lisant ce livre (il n'invite pas au rire tonitruant). Car le propos est excessif, comme il sied aux pamphlets, mais il reste toujours intelligent. En nos temps de politiquement correct où la bêtise arrogante est la chose la mieux partagée du monde (on nous raconte par exemple qu'il faut plus de femmes dans les conseils d'administration. On se demande vraiment pourquoi), un exercice de misogynie sans retenue est un grand bol d'air frais.
Et puis : j'en suis venu à lire Hecquet parce que Christian Millau, son ami, conseillait d'imaginer un débat Hecquet-Royal-Roudy. J'ai donc lu avec, en tête, l'image de cet homme, à l'évidence supérieur, affrontant courageusement ces deux mégères (il en faut deux, car une seule, c'est vraiment trop facile) et, bien sûr, parvenant à les vaincre et à les ridiculiser.
Lisez : même si vous n'êtes pas d'accord, cela vous aérera.
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