Je suis d'accord avec JJ Rosa sur son analyse de la montée vers l'Euro.
Les raisons que ses partisans ont martelées n'en sont pas les raisons véritables. En effet, les coûts de change au sein de la future zone Euro étaient négligeables par rapport aux autres coûts de transaction. Les supprimer grâce à l'Euro n'avait donc pas grand intérêt.
En revanche, l'Euro permet la cartellisation des gros débiteurs de la zone Euro : États, banques, multinationales. Le fameux pacte de stabilité n'est pas autre chose qu'un cartel d'Etats émetteurs de dettes. Et comme dans tout cartel, chaque membre a intérêt à tricher, ce qu'a fait la Grèce. Cependant, la monnaie unique favorise la surveillance des membres du cartel (Etats, banques, multinationales) entre eux.
Les mammouths ont toujours une préférence pour le cartel et la rente. Il n'y a rien de moins libéral dans les faits qu'un grand patron.
De plus, les lobbies et les technocrates y trouvent leur compte : leur pouvoir est multiplié par le nombre de membres de la zone.
Autrement dit, ceux qui qualifient l'Euro de "néolibéral" se trompent d'analyse : l'Euro est patronal tendance CAC40.
Je suis encore d'accord avec JJ Rosa pour dire que les bienfaits de la sortie de l'Euro sont sciemment sous-évalués et les méfaits hystériquement sur-évalués par la classe jacassante. Il voit à la sortie de l'Euro une période de rattrapage digne des trente glorieuses.
Cependant, je diverge sur sa méthode de sortie de l'Euro : saisir l'occasion d'une dépréciaton de l'Euro. C'est en théorie économique excellent, mais c'est politiquement douteux. En effet, quand l'Euro est bas, la pression pour l'abandonner diminue, on peut temporiser et Dieu sait que les partisans de l'Euro sont passés maitres en procrastination.
La sortie de l'Euro se fera dans une certaine douleur (moins qu'on dit). C'est un drame supplémentaire en France que la sortie de l'euro soit défendue par Marine Le Pen, qui a des conceptions économiques suicidaires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire