Dans cet entretien, Marc de Scitivaux énonce le problème fondamental de l'Euro :
«Nous sommes ainsi dans une confrontation manifeste entre une construction intellectuelle et une réalité économique que subissent les populations. On demande aux concitoyens d’accepter des sacrifices de plus en plus importants non pas parce que la situation économique l’imposerait dans l’absolu, mais pour sauver une idée. On a ainsi une lutte entre la vie et l’abstraction. Cela est très dangereux comme situation. Et je pense que cela ne peut pas bien se terminer.»
Je fais exactement la même analyse : l'histoire de l'URSS montre que les idéologues ne lâchent jamais la barre volontairement, parce qu'ils ouvriraient les yeux, parce qu'ils reviendraient à la réalité. Non, il faut que la réalité soit tellement dure et violente qu'ils soient contraints de passer la main, d'atterrir malgré eux.
Contrairement aux euro-béats et autres mondialo-ravis, je n'ai jamais oublié que l'histoire est tragique et je redoute quelque drame.
Mais j'espère que le peu de démocratie qui reste en Europe, bien fragile, permettra de débarquer les technocrates européistes avec un pouième d'anticipation par rapport à ce qui se produirait si nous étions sous une dictature avec tous les attributs, et d'épargner ainsi un ou deux soubresauts.
C'est une voie très étroite.
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