La crise de l'Euro est le paroxysme d'une crise de religion.
Cette affirmation peut sembler farfelue au premier abord, mais on peut la comprendre en reconstituant le cheminement.
La crise de l'Euro provient du fait que des technocrates ont persuadé les peuples européens, qui l'ont approuvé par référendum (en France, le référendum dit de Maastricht), que la politique et son instrument, l'Etat, pouvaient nier les réalités, unir dans une même monnaie Français et Allemands, autrement dit, que l'Etat avait le pouvoir divin de changer l'essence des choses et des êtres.
Cette divinisation de la politique date de la révolution française et de sa sauvagerie déchristianisatrice (1). Au salut dans l'au-delà et au monde meilleur après la mort, on a substitué l'idée que la politique pouvait changer la vie et faire advenir le paradis dans ce monde-ci.
La suite logique, c'est l'Etat-providence, celui-là même dont nous vivons le naufrage, chargé, à la place de la religion, de prendre en charge les difficultés de la vie, suscitant des espérances toujours déçues, puisqu'il n'est pas donné à l'Etat de changer la condition humaine.
Ensuite, pourquoi ne pas croire, en s'enfonçant dans l'erreur, que la politique pouvait transformer les Grecs en Allemands ?
Nous sommes au bout de ce chemin, la religion de l'Etat mourant faute d'argent, la place est libre pour des superstitions, comme l'écologisme (qui est une religion de l'Etat de substitution), ou pour d'autres religions, comme l'Islam.
Je ne suis guère optimiste. Il est vrai que la religion est spécifiquement humaine et que nos contemporains, modernes consommateurs compulsifs, sont de moins en moins humains, de plus en plus zombies. Et je ne connais pas la religion des zombies.
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(1) : cette folie massacreuse de notre antique religion n'aurait pas été possible si celle-ci n'avait déjà été atteinte par un relâchement de la foi.
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