Ce n'est pas un hasard si les vandales qui ont détruit l'école se sont acharnés sur le latin.
Ils ont argué que latin était bourgeois et démodé, mis en avant l'inutilité de cet enseignement, puis, ayant commencé à casser la filière, ils ont prétexté les difficultés budgétaires.
En réalité, le latin les gênait car il était un ennemi redoutable. De leur point de vue, ces Attila du savoir ont bien fait de s'attaquer à lui et de mettre en oeuvre tous les moyens pour le vaincre :
> la grammaire est la première pensée structurée qu'apprend un enfant et le latin est le roi des langues à grammaire. Autrement dit, un latiniste a toutes les chances d'avoir un esprit structuré et raisonneur, donc protégé contre les endoctrinements. C'est évidemment une horreur pour les pédagogistes.
> le latin requiert une extrême attention aux nuances, il ouvre donc la voie à l'esprit de finesse, là encore c'est anathème pour les pédagogistes, car la propagande ne peut être que grossière.
> le latin n'est pas une fille facile, il permet donc une sélection des élèves et la distinction.
> le latin est la langue de nos ancêtres, mais qui nous sont étrangers. C'est à la fois notre langue et une langue étrangère. Cette ouverture radicale vers l'altérité est profondément choquante pour des gens qui, tout en ayant le respect des différences à la bouche, ne souhaitent rien tant que des hommes interchangeables.
> le latin nous rappelle nos racines. C'est Satan, c'est le diable.
> le latin était la langue de l'Eglise. C'est à vomir !
Bref, toutes ces raisons font qu'il était hors de question que le latin survive dans notre école orwellienne.
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