Reynald Secher a atteint le fantasme de tout universitaire, malgré une carrière entravée par les gardes rouges de l'université française : défricher un domaine et en devenir le spécialiste reconnu.
Il a commencé par démontrer que les guerres de Vendée ont provoqué un génocide au sens moderne du terme, décrété par le comité de salut public, le premier et la matrice de tous les autres.
Ceci a brisé sa carrière naissante à l'occasion des commémoration du bicentenaire de 1989 car les zélateurs du socialisme ne lui ont pas pardonné ce sacrilège. Ils avaient le pouvoir. Comme ils représentent le Bien, ils n'ont pas l'habitude d'en user avec retenue contre leur ennemis.
Heureusement, les moyens de diffusion modernes font qu'il est difficile d'étouffer complètement la liberté d'expression, malgré toute l'énergie de l'appareil étatique et médiatique. Secher a conquis une notoriété méritée.
La thèse de Secher n'était une nouveauté que parce qu'un mémoricide avait été organisé sur cette question. En effet, un Gracchus Babeuf, un contemporain qu'on ne peut soupçonner de nostalgie royaliste, dénonçait déjà un «populicide».
Les scènes rappellent les Khmers rouges.
Sur Radio Courtoisie, j'ai entendu un universitaire se réclamant d'extrême-extrême gauche (oui, sur Radio Courtoisie !) accusant Jean-Luc Mélenchon d'être «la gauche de la droite» parce qu'il est immigrationniste et que l'immigration est l'armée de réserve du mondialisme. Raisonnement que j'ai tendance à approuver.
Cet universitaire , se réclamant de Babeuf, a expliqué que, de son point de vue de gauchiste, le génocide vendéen était l'extermination du peuple de Vendée par les bourgeois de Paris. Etonnant !
Vingt-cinq ans plus tard, Secher enfonce le clou définitivement, suite à sa découverte, assez stupéfiante, dans des cartons d'archives oubliés, de «petits papiers» du comité de salut public qui ne laissent plus aucun doute sur le fait que ce génocide fut voulu et planifié comme tel par les plus hautes autorités.
La thèse des robespierristes et néo-réobespierristes (hélas, ça existe encore), qui fait des massacres vendéens de malencontreux excès dus à l'anarchie de l'époque, est invalidée sans retour.
Ensuite, Secher s'attaque au mémoricide, complément indispensable du génocide et des massacres politiques (on le voit à l'oeuvre de nos jours en Chine communiste -cf Simon Leys).
Il démonte le mécanisme par lequel, après avoir tenté de faire disparaître une population, on essaie d'effacer sa mémoire. On constate une fois de plus le rôle néfaste et politique du système éducatif étatisé dans ces entreprises de perversion de l'esprit et d'endoctrinement.
Heureusement, une mémoire orale a été transmise, qui donne de la chair aux documents.
Enfin, en postface, Stéphane Courtois nous sort une citation de l'icône Jaurès, à propos de la Vendée. Citation que n'auraient pas reniée Lénine ou Staline.
Décidément, au-delà des adaptations et des compromissions de circonstance, socialisme et démocratie sont aussi incompatibles que l'eau et le feu.
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