jeudi, mai 03, 2012
Les dix qui font l'économie française du XXIIème siècle
Roland Moreno, l'inventeur de la carte à puce, est décédé.
C'est peut-être le moment de se poser les bonnes questions. Qui fait l'économie de demain ?
Contrairement à la thèse socialiste qui prétend que tous les hommes se valent et que les différences de situations socio-économiques ne sont que des injustices, à corriger autant que possible, je pense que les contributions des uns et des autres sont incommensurables, qu'il arrive qu'un individu soit irremplaçable tandis que des millions d'autres sont interchangeables (d'un point de vue économique).
Pour prendre un exemple facile, l'industrie aéronautique française serait-elle ce qu'elle est s'il n'y avait pas eu au début du siècle dernier quelques individus comme Louis Blériot, Emile Dewoitine, les frères Voisin, Bréguet, Latécoère, les frères Morane ?
Bien sûr, ils n'étaient pas seuls, mais sans eux, les choses auraient été différentes et probablement pires.
Nous avons un contre-exemple fameux : l'industrie informatique. Il n'y a pas eu de Bill Gates ou de Steve Jobs français : l'industrie informatique française n'est pas pionnière. Ceux qui avaient un potentiel d'innovation, car il y en avait, n'ont pas pu grossir, faute de liberté suffisante, faute de profits. Alors, bien sûr, nous avons quand même une industrie informatique, mais c'est une industrie de rattrapage, de suivisme, elle n'a pas les moyens d'être en pointe (1), parce qu'elle a pris le train en marche.
La fureur d'égalitarisme qui ravage la France, que symbolise bien la tranche d'impôt à 75 % proposée par François Hollande, ne m'inquiète pas pour demain ou même pour après-demain, mais pour la prochaine décennie ou pour le prochain siècle. Je crois qu'on étouffe, à coups d'impots, de taxes et de règlements, les Citroën, les Renault du XXIIème siècle, qu'on les empêche de croitre et d'embellir.
L'innovateur, nous l'aimons à condition qu'il ne devienne pas un sale capitaliste. Mais si l'innovateur ne peut pas devenir une petite entrepise, puis une moyenne entreprise, puis une grosse entreprise, il est illusoire d'espérer développer des industries innovantes.
Il y a peut-être dix ou vingt innovateurs en France qui ont le potentiel pour développer des industries entières et que nous ne connaitrons jamais car ils ne sont pas dans un environnement leur permettant de croitre.
Est-ce bien cela que nous voulons ?
********************
(1) : l'exemple d'Archos est significatif : Archos a inventé l'ipod et l'ipad avant l'heure mais n'avait pas les moyens d'Apple.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire