Les journalistes sont des cons. Individuellement, il peut y avoir de brillantes exceptions, mais collectivement, il n'y a aucun doute. Il n'y a pas plus efficace usine à conneries qu'une rédaction, à part une salle des profs.
En matière économico-sociale, on rit. Mais en géopolitique, on pleure.
Et comme les polytocards qui nous dirigent se soumettent aux journalistes, on recommence toujours les mêmes conneries.
Rien ne correspond moins au seul schéma que connaissent les journalistes, les bons contre les méchants, que la politique étrangère. D'où la facilité avec laquelle la presse est manipulée et intoxiquée sur ces sujets. Et aucune claque ne sert jamais de leçon : les journalistes sont trop vaniteux et trop superficiels pour apprendre de leurs erreurs. Les politiciens étrangers savent profiter de cette crédulité. De faux massacre en faux massacre, ce sont toujours les mêmes grosses ficelles, et ces couillons de journalistes qui se prennent pour des baroudeurs courent.
Thomas Friedman raconte comment, dans les années 80, les milices druzes coupaient la tête des cadavres puis invitaient les journalistes à constater la barbarie de leurs adversaires qui décapitaient de pauvres innocents. C'était, paraît-il, du plus bel effet médiatique.
Rappelons quelques vérités cruelles pour prendre un peu de distance avec les foutaises médiatiques :
> une dictature peut être moralement condamnable (pas toujours : il arrive qu'elle soit le meilleur garant de la paix) mais politiquement utile.
> on sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on gagne. Une situation existante a toujours de mauvais cotés, mais est-on assuré, si on la bouscule, que la suite sera meilleure ?
> pour les gens intelligents, en politique étrangère, les arguments moraux ne sont que des prétextes pour avancer ses intérêts. Il faut toujours chercher derrière les élans du coeur les calculs de la raison. Quand une ONG fait un rapport scandalisé, ma première question est : par qui est-elle financée ? Quels sont ses intérêts ? Qui la manipule et la fait mousser ?
> c'est une des faiblesses de la démocratie qu'on tienne compte sur ces sujets de l'opinion de gens qui n'y comprennent rien.
> tout cela n'empêche pas qu'on use quelquefois de valeurs morales pour juger une politique, mais avec la plus grande circonspection. Au contraire, toute prudence oubliée, le jugement moral est utilisé en permanence en politique étrangère, on en fait des tonnes, parce que c'est tout ce que peuvent comprendront les imbéciles : les bons contre les méchants.
Récemment, il y a eu la Libye. Et, comme si on n'avait pas fait assez de conneries comme cela, voilà qu'on nous remet le couvert avec la Syrie.
Dans la grande lutte entre chiites et sunnites, je comprends bien l'intérêt de certains pays, y compris, peut-être, les Etats-Unis à dessouder Assad. Mais, l'intérêt des pays européens, en particulier la France et la Grande-Bretagne, je le vois dans le statu quo.
Finalement, j'en viens à me demander si la monarchie (la vraie, pas à l'anglaise), avec ses amateurs éclairés qui n'avaient pas besoin de se faire élire, n'était pas mieux, pour la politique étrangère, que notre système actuel.
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