Jean-Marc Daniel expliquait récemment dans Atlantico que la «bonne dette» publique est un concept fallacieux, pour une raison fondamentale : l'Etat n'a pas de boucle de rétroaction économique.
Une entreprise a une boucle de rétroaction économique : elle peut juger que ses investissements sont bons ou mauvais, que ses dettes sont bonnes ou mauvaises, suivant qu'elle croît ou qu'elle fait faillite.
Pour l'Etat, rien de tel : il peut construire des milliers de kilomètres de routes vers nulle part et des millions de ronds-points inutiles (1) sans faire faillite.
Le privé emploie mieux les ressources que le public, tout simplement parce qu'une entreprise qui emploie mal ses ressources fait faillite et cesse de gâcher tandis que l'Etat peut gaspiller pendant des décennies sans que rien ne l'arrête (l'exemple du système éducatif étatisé français est à cet égard excellent : depuis vingt ans, ses moyens financiers ont augmenté au même rythme que la baisse de la qualité de l'enseignement. L'EN serait privée, elle aurait fait faillite depuis longtemps, les clients se seraient enfuis devant les tarifs en hausse pour une qualité en baisse).
Cette absence de conséquences économiques pour l'Etat de ses décisions se constate partout.
On peut toutefois, pour les plus audacieux, imaginer une boucle de rétroaction négative : plus l'Etat fait de conneries, plus il ruine l'économie marchande, plus il se rend indispensable.
Cette inefficacité fondamentale économique de l'Etat justifie le libéralisme économique.
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(1) : cette semaine, je suis tombé sur un rond-point d'anthologie. Au milieu de la pampa, sur une route isolée qui ne doit pas voir passer plus de quelques dizaines de voitures par jour, un rond-point reliait quatre routes, dont une impasse et un sens interdit.
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