Depuis bientôt quarante ans, le mensonge règne sur la politique française.
Qu'il s'agisse de faire croire que la retraite à 60 ans est viable alors que la durée de vie s'allonge ou que l'immigration est une chance ou qu'il suffit de faire payer les riches ou que Nicolas Sarkozy est la cause de tous nos maux, toute la politique est faite de mensonges.
Mais ces mensonges font partie du magma plus vaste des mensonges que se raconte notre société : que la multiplication des divorces est sans conséquences néfastes, que la dictature des désirs individuels est légitime, que l'enfant n'a pas besoin d'autorité, qu'on peut rester jeune quand on est vieux, qu'il n'est plus besoin de sacrifier quoi que ce soit pour se défendre etc.
L'élection de François Hollande, entièrement bâtie sur le fantasme et les promesses intenables, est le couronnement de ce règne du mensonge.
Chez un bobo qui se lamentait "Qu'est-ce qu'on a souffert sous Sarkozy !", la question "Toi, qu'as-tu souffert ?" rencontrait un silence gêné : il vit la politique entièrement dans le fantasme.
Ce règne du mensonge n'est possible qu'à cause de la présence envahissante de demi-intellectuels (profs, journalistes, administratifs, politiciens, professions intermédiaires) : assez instruits pour avoir perdu le bon sens paysan, pas assez intelligents pour échapper au piège de la fascination des mots et des idées. Ils croient encore que toutes les idées sont vraies, qu'il suffit de dire pour décrire une réalité.
Ils ne savent pas qu'il y a des idées fausses et que le socialisme est une.
C'est pourquoi ce règne du mensonge n'est pas près de finir.
On pourrait espérer que la réalité qui tape de plus en plus fort à notre porte favorise un discours de vérité.
J'ai peur qu'il se produise l'inverse : que la réalité soit trop pénible et qu'elle provoque une fuite dans toujours plus de fantasme, d'idées alambiquées, de chasse au bouc-émissaire, de théories complotistes.
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