Gérard Depardieu a répondu vertement à Jean-Marc Ayrault qui l'avait traité de minable.
Extrait du Figaro :
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L'acteur du Dernier Métro commence ainsi sa «Lettre ouverte à M. Ayrault Jean-Marc, premier ministre de M. François Hollande»: «“Minable”, vous avez dit “minable”? Comme c'est minable!» «Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté! Tous ceux qui ont quitté la France n'ont pas été injuriés comme je le suis», remarque l'acteur. Rappelant avoir commencé à travailler «à 14 ans comme imprimeur, comme manutentionnaire puis comme artiste dramatique», Gérard Depardieu affirme avoir «toujours payé (ses) taxes et impôts».
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«Qui êtes-vous pour me juger ainsi, je vous le demande, M. Ayrault, premier ministre de M. Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous?», apostrophe celui qui prête ses traits au cinéma à Obélix. «Je n'ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j'ai payé 145 millions d'euros d'impôts en quarante-cinq ans, j'ai payé, en 2012, 85% d'impôts sur mes revenus et je fais travailler 80 personnes (...). Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot “minable”», insiste-t-il, répétant le qualificatif qui ne passe pas. Choix de mot sur lequel Jean-Marc Ayrault est, depuis, un peu revenu.
«Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale dont je ne me suis jamais servi», prévient l'acteur. «Nous n'avons plus la même patrie, je suis un vrai Européen, un citoyen du monde, comme mon père me l'a toujours inculqué», poursuit Gérard Depardieu.
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Les hommes de l'Etat, qui, eux, sont de vrais minables puisqu'ils vivent somptueusement, sans rien apporter à l'utilité commune (quand ils ne sont pas carrément nuisibles), du recel de l'argent volé par le fisc à leurs concitoyens, sont d'une telle vanité qu'ils ont oublié le respect qu'ils doivent à ceux qui les nourrissent.
Ils sont tellement habitués à la soumission et à se comporter comme de petits marquis absolus qu'il leur semble tout naturel de traiter publiquement un concitoyen de minable.
Alors, évidemment, quand un insulté se rebiffe, comme nous devrions tous le faire, ils sont surpris.
Bien sûr, je ne suis pas d'accord avec la seconde partie de la lettre de Depardieu, sur «Européen» et «citoyen du monde» mais l'acteur a les défauts de ses qualités : il est excessif et emporté. S'il avait été pondéré et raisonnable, il n'aurait pas écrit cette lettre revigorante.
Comme les hommes de l'Etat sont aux abois, ils sont sans pitié, ils écrasent tout ce qui fait mine de leur résister : la grande machine gouvernementale à salir les fortes têtes est en route.
On perçoit déjà le thème : Depardieu est un privilégié (pour faire oublier qu'il est d'extraction moins bourgeoise que tous les bobos socialistes au pouvoir), un alcoolique, un artiste (ces gens-là vivent dans un autre monde), un demi-fou, un aigri. On voit d'ici la ligne directrice. Les trompettes de l'air de la calomnie sont déjà embouchées.
Mais cela enlève-t-il quelque chose à la pertinence de la révolte de Depardieu, à savoir que les impôts spoliateurs sont illégitimes et qu'un ministre doit montrer du respect pour les mains qui le nourrissent ?
Bien sûr que non. Mais la machine médiatique va recourir à sa tactique de fuite habituelle : se focaliser sur l'accessoire pour faire diversion de l'essentiel.
Le gouvernement l'emportera peut-être ce coup-ci mais il devrait se méfier. Il est vulnérable. Il est à la fois fort et faible : fort de l'absence d'opposition organisée, faible du mécontentement qui monte.
Dans l'histoire de toutes les révolutions, de toutes les révoltes, de tous les troubles, il y a un symbole, un petit fait, pas plus gros que ceux qui l'ont précédés, inattendu (sinon, on y aurait paré) qui soudain cristallise les oppositions dispersées.
Je ne sais si le départ de Gérard Depardieu sera l'étincelle dans la poudrière. Mais il est de plus en plus probable que cette étincelle arrivera.
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Comme il devient coutumier, Zemmour, par étatisme, n'est pas à la hauteur. Ce qu'il dit n'est pas totalement faux mais très incomplet.
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