mercredi, décembre 12, 2012
Les bas taux nous mènent en bateau
Des imbéciles, dont les moindres ne sont pas les ministres, se réjouissent que les taux d'intérêt de la dette française soient à un peu plus bas historique. Certains poussent même le raisonnement jusqu'à en conclure que c'est un excellent moment pour que l'Etat s'endette.
Evidemment, ces gens n'ont rien compris à l'économie capitaliste. Normal : ils sont socialistes.
En effet, le taux d'intérêt de la dette publique est corrélé aux anticipations de croissance. Si les investisseurs croient que les boites vont gagner de l'argent, ils investissent en actions et les taux publics augmentent. Inversement, s'ils s'attendent à un marasme économique, ils réfugient sur la dette publique et les taux baissent.
Autrement dit, des taux bas signifient que les investisseurs sont persuadés que nous sommes dans la panade pour longtemps. Quel que soit la mépris qu'on peut avoir pour «la finance sans visage», ce n'est pas une bonne nouvelle : ceux qui ont l'argent ne croient pas en nous. Ils se trompent peut-être, mais ce sont eux qui ont les sous dont nous avons besoin.
Un cercle vicieux est enclenché. L'Etat-parasite tue à petit feu l'économie libre. La croissance s'écroule. Les taux baissent. L'Etat peut emprunter moins cher. L'Etat-parasite a encore plus d'argent pour se mêler de ce qui ne le regarde pas. L'Etat grossit. La croissance s'écroule encore plus. Les taux baissent encore plus. Et ainsi de suite.
Tout irait presque bien si ce cercle vicieux pouvait être éternel. Presque bien, à ceci près que l'argent de l'Etat lui sert toujours, d'une manière ou d'une autre, à étouffer la liberté des citoyens et à les infantiliser.
Mais, de toute façon, ce cercle vicieux finit toujours par être brisé. Et toujours par le même phénomène : les taux sont très bas mais la dette est énorme, les investisseurs commencent à se méfier, les taux remontent légèrement. Cela est suffisant, avec l'énormité de la dette, pour enclencher un phénomène de doute et de remontée des taux qui finit en panique et en banqueroute.
C'est toujours, toujours, pareil. On l'a vu dix fois, vingt fois, cent fois. On l'a vu récemment pas loin de chez nous : Grèce, Portugal, Italie. On ne peut pas dire qu'on ne sait pas, sauf être un crétin incompétent et démagogue (bonne définition d'un politicien moderne ?).
Donc, plutôt que de raconter que les taux bas sont une bonne nouvelle, nos gouvernants devraient dire que c'est le dernier métro, celui à ne pas rater ; que ces taux bas sont notre dernière chance de nous désendetter dans l'ordre, méthodiquement.
Sinon, nous nous désendetterons sous la pression extérieure, dans la panique et la souffrance.
Mais quel gouvernant est assez responsable pour tenir le discours de l'effort ? Que dis-je ? Même pas le tenir, mais simplement l'imaginer ?
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