Je pense que, comme l'Espagne du XVIIIème siècle a raté le virage de la révolution industrielle, la France de la fin du XXème siècle a raté la troisième mondialisation (1), celle que, pour faire court, on appelle mondialisation de la connaissance.
On peut invoquer le même mélange de "mal-gouvernance" et d'idéologie autiste, sourde à la marche du monde, enfermée dans un complexe de supériorité injustifié.
Comme l'Espagne jadis, ce n'est pas que la France manque d'hommes lucides, porteurs de conseils avisés et d'idées justes, c'est qu'ils ne parviennent jamais au pouvoir, qu'ils sont contraints à l'exil ou au désespoir.
Les réactions à la sortie d'Arnaud Montebourg sur la nationalisation du gaz de schiste le confirment. Le ministre du dépérissement socialiste aurait du se faire engueuler pour avoir évoqué la nationalisation, cette idée débile, surannée, discréditée par l'expérience, qui a tant échoué et tant appauvri. Pas du tout : il se fait avoiner pour avoir envisagé l'exploitation d'une des rares ressources énergétiques du pays.
À ce stade de connerie, ce n'est plus un égarement passager, c'est un suicide collectif. Et je crains qu'il soit, à l'échelle de nos pauvres vies, irréversible.
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(1) : première mondialisation : avant la guerre de 14, télégraphe et vapeur. Deuxième mondialisation : après la décolonisation. Troisième mondialisation : internet et le sur-mesure.
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