lundi, juillet 01, 2013
La politique et le mensonge
Marc de Scitivaux, ce week-end à BFM, a fait cette remarque :
«Durant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy a traité trois fois François Hollande de menteur. A l'époque, j'ai trouvé cela excessif et déplacé, mais je dois dire qu'au bout d'un an de gouvernement Hollande, on peut donner raison à Nicolas Sarkozy.»
Je ne suis pas surpris, je pense que nous vivons le temps du mensonge (voir les billets précédents La politique française esclave du mensonge, Le règne du mensonge et Simon Leys ne nous rassure pas).
Mais il y a mensonge et mensonge.
Le distinguo est contenu dans la remarque de Jérôme Chahuzac «Qu'est-ce qui est le plus grave ? Mentir devant l'Assemblée sur son compte en Suisse ou mentir sur ordre à répétition devant la même Assemblée à propos du déficit du budget ?»
D'un coté, le mensonge personnel ; de l'autre, le mensonge politique. Les deux sont parfois indissociables (après tout, M. Hollande a menti dans sa déclaration d'impots sur ses relations avec Mme Trierweiler), Marc de Scitivaux met évidemment en cause le mensonge politique.
Toute la campagne électorale de François Hollande a été batie sur le mensonge suivant : «La crise n'est pas si grave, elle vient en majeure partie de Nicolas Sarkozy». Qu'il y ait eu des gogos, même diplômés, pour croire cette idiotie n'enlève rien à la nocivité du mensonge.
Sans parler de tous les mensonges par omission de ce gouvernement (on peut comprendre, en écoutant son silence, qu'il n'y a aucun problème d'immigration et de délinquance en France), il vit sur un mensonge principal : «La France n'a pas de problème structurel, elle n'a que des problèmes conjoncturels qui se résoudront d'eux-mêmes avec le retour de la croissance mondiale. En attendant, il faut juste faire quelques ajustements paramétriques».
Le mensonge politique peut-il être justifié ? Cyniquement, oui, s'il donne de bons résultats pour le pays. Mais, c'est tout le problème, un mensonge de fond, pas seulement momentané et tactique, peut-il donner de bons résultats ?
Nous avons le précédent gaullien : De Gaulle a au moins menti par omission, en laissant croire qu'il était bien plus chaud partisan de l'Algérie française qu'il n'était en réalité. On ne peut pas dire que les résultas ont été fantastiques.
Depuis, nous avons des tas de mensonges plus petits et je ne vois pas que la situation de la France s'en soit améliorée.
François Hollande a des habiletés de président de conseil général de Corrèze. Il est loin d'être un homme d'Etat. Je ne suis même pas sûr qu'il comprenne cette notion. Quant à son entourage, mieux vaut se taire.
Alors, l'idée que la dure vérité grandit l'homme d'Etat lui ait totalement étrangère. D'ailleurs, il n'a même pas envie de grandir.
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