Ca y est, les crocodiles de l'UMP sont dans la position familière de la droite française dans l'opposition : on attend que le discrédit du gouvernement socialiste fasse basculer l'opinion, on vend la peau de l'ours avant de l'avoir tué, on se chamaille de manière puérile pour des places que l'on n'a pas encore, et, bien entendu, on ne discute jamais programme ni doctrine.
Notons le bien : cette attitude répétée maintes fois depuis quarante ans n'est pas le fait d'un malheureux hasard ou d'un sort jeté par une méchante sorcière mais de la victoire idéologique de la gauche.
La droite française partage fondamentalement les idées étatistes et progressistes de la gauche (y compris, désormais, Marine Le Pen). Elle n'a donc aucune doctrine à lui opposer. Elle en est alors réduite à pinailler sur les modalités : trop de ceci, pas assez de cela, trop vite, pas assez vite ...
D'«avancées» en «progrès», elle est toujours en train de courir après la gauche (même si elle atteint rarement un ridicule aussi achevé que celui de Nathalie Kosciusko-Morizet). Il est mérité que les gauchistes se moquent en disant que la droite, c'est la gauche avec trois ans de retard, et quelquefois trois semaines.
Puisque la droite n'a pas, et ne peut avoir, de programme, puisqu'elle a depuis longtemps renoncé à être vraiment de droite, il ne lui reste plus que la bouffonnerie des querelles de personnes.
Vous me direz que, chez les socialistes, c'est pareil. Ils n'énoncent pas de programme et se chamaillent.
Non, car les socialistes n'ont pas besoin de présenter un programme. Celui-ci imprègne tellement la classe jacassante politico-médiatique que son contenu va de soi et qu'il n'y a personne à convaincre ni à conquérir : toujours plus d'assistanat, de fonctionnaires, de clientélisme, de racket fiscal, de déficit et de dettes, toujours plus d'«avancées» et de destruction de la société française. Et c'est super-génial parce que c'est la «solidarité» et le «progrès».
Le succès même des Manifs Pour Tous témoigne de la difficulté à renverser cette domination idéologique de la gauche : des millions de personnes ont manifesté, des dizaines de milliers de pages ont été écrites et, pourtant, combien de députés adoptent et défendent une doctrine conservatrice ? Pas dix.
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