Notre ami Bob Marchenoir s'est fendu d'un long commentaire sur la «droitisation» des fonctionnaires :
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De quel type de virage à droite s'agit-il ?
Est-ce que par hasard il ne s'agirait pas de :
1) S'opposer désormais à l'immigration de masse, parce que les fonctionnaires commencent à découvrir, après l'avoir beaucoup soutenue pour justifier leurs propres postes, qu'elle s'exerce à leurs dépens : non seulement les allocations massives dont profitent les immigrés de façon disproportionnée ponctionnent les fonds publics qui sont nécessaires pour payer les fonctionnaires, mais, de plus, ces derniers sont concurrencés jusque sur leur lieu de travail par une discrimination positive à l'entrée dans les emplois publics, qui sont bien souvent les seuls que peuvent occuper les immigrés, dépourvus de l'éducation et de la culture de l'effort nécessaires pour être employables dans le privé.
2) Se détacher de l'Union européenne, vue comme le seul rempart restant à se goberger d'argent public par le biais d'une dette toujours renouvelée. En somme, le peu de libéralisme dont Bruxelles ferait preuve serait justement celui que les fonctionnaires ne peuvent pas supporter, parce qu'il porte atteinte à leur droit de l'homme de vivre d'argent gratuit financé par les autres.
3) Réclamer un régime autoritariste capable de "faire passer le politique avant l'économie", c'est à dire, là encore, de perpétuer leurs privilèges malgré l'évidence de plus en plus manifeste, pour tout le monde, qu'il est impossible de marcher sur l'eau, même pour un fonctionnaire français.
Autrement dit, ce fameux virage à droite des fonctionnaires, qui me paraît avéré, ne refléterait qu'un seul changement réel d'opinion : fortement immigrationnistes auparavant par idéologie comme par intérêt, ces personnes seraient devenues "racistes" parce qu'elles auraient fini par découvrir que l'immigration de masse portait directement atteinte à leurs intérêts de classe (avant de nuire à l'intérêt des Français en général).
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Bref, les ponctionnaires sont de droite comme Zemmour, Polony, Dupont-Aignan, Le Pen et compagnie sont de droite, c'est-à-dire de gauche.
Les ponctionnaires sont les plus mal placés pour briser le triptyque infernal «étatisme - mondialisme - immigrationnisme». La réponse à cet odieux trio est simple et, par essence, libérale : la subsidiarité. Mot barbare pour dire que chaque niveau, en commençant par le bas, par le niveau individuel, prend le maximum de responsabilité et laisse au niveau d'au-dessus ce que vraiment il ne peut pas faire.
En procédant ainsi, le niveau national est réduit à la défense et à la diplomatie et le niveau européen disparaît.
On remarque qu'à Versailles, construit à une époque citée par quelques romantiques comme Zemmour en exemple du temps béni de l'Etat puissant, la haute administration occupait deux ailes bien plus petites que le seul ministère des finances à Bercy. Les Français de l'âge classique faisait de la subsidiarité comme M. Jourdain faisait de la prose.
Et puisque nous en sommes à l'histoire, il y a toujours une époque que les Zemmour, Polony, Dupont-Aignan, Le Pen et compagnie oublient toujours soigneusement (tellement que cet oubli ne peut pas être totalement involontaire): le Second Empire, qui fut une magnifique réussite économique ... et libérale (1).
Je connais quelques ponctionnaires authentiquement libéraux, mais ce sont des raretés. Et ils fréquentent ce blog ! Quasiment des anormaux ...
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(1) : la défaite politique et militaire qui termina le Second Empire ne remet absolument pas en cause sa réussite économique. Les choix diplomatiques et militaires ne furent pas contraints par l'économie.
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