Raymond Aron raconte que, jeune normalien revenant d'un séjour en Allemagne, il a fait un exposé de la montée du nazisme au ministre des affaires étrangères. Le ministre l'a écouté et lui a demandé «A ma place, qu'est-ce que vous feriez ?» et il s'est trouvé sec.
Pour ne pas rester dans la situation du spectateur critique, que ferai-je à propos de l'Ukraine si j'étais ministre ?
1) Je temporiserai. La Crimée est russe. Je laisserai le temps passer pour désamorcer la situation.
2) Je profiterai d'un discours solennel, par exemple celui des commémorations du débarquement, pour déclarer publiquement aux Russes que, du point de vue de la France, l'expansion de l'UE vers l'est est terminée et que, désormais, la France s'opposera à Bruxelles à tout mouvement de coopération vers les pays de la sphère russe non validé par la Russie. Et je ferai même un peu de publicité autour du premier refus de ce genre.
3) Mais je signifierai aussi que ce qui est acquis est acquis et je renforcerai la coopération militaire avec les pays de l'est déjà dans l'UE.
Bien sûr, mon plan suppose que nos politiciens mènent un politique étrangère soucieuse des intérêts de la France et, pour être franc, je ne crois pas que cela soit le cas, ni à droite ni à gauche.
Des visions idéologiques, des représentations erronées, des influences néfastes et, je le pense, tout simplement un manque de patriotisme empêchent que cela soit.
Au moins, j'aurai pris date.
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