Alstom : pourquoi notre patrimoine industriel nous échappe-t-il ?
Darwin disait que celui qui survivait n'était ni le plus intelligent ni le plus fort mais le plus rapide à s'adapter. J'ai déjà cité ce chiffre du colonel Goya : si deux adversaires, toutes choses égales par ailleurs, ont 95 % de chances de prendre la bonne décision pour le premier et 50 % pour le second, mais que ce dernier est deux fois plus rapide à prendre une décision, c'est lui qui l'emportera dans 51 % des cas contre 23 % pour le premier.
Or, depuis la révolution, et même depuis l'âge classique d'après Taine, la France verse dans l'abstraction, qui l'a conduite assez vite au dogmatisme. On verse aussi dans un intellectualisme souvent ridicule.
En France, on réfléchit longtemps, on sort un système prétendument parfait puis on ne touche plus à rien (en tout cas, à rien de fondamental) pendant cinquante ans, jusqu'à ce que le système s'écroule. C'est vraiment le degré zéro de l'intelligence collective.
Bien sûr, derrière tout cela, il n'y a pas que le goût de l'abstraction, il y a bien d'autres choses, dont la haine sociale : comme les Français ne se supportent pas les uns les autres, on ne peut pas discuter calmement. Alors, pour éviter les emmerdes, on ne touche à rien.
Il y a aussi la domination de la caste des technocrates et des intellectuels (j'emploie caste dans un sens quasiment indien), qui sur-valorise, parfois jusqu'au grotesque, la capacité à manier les mots, les idées et les abstractions, au détriment de l'épreuve des faits.
On peut se tromper, mais il faut savoir corriger le tir.
La France avec ses 35 heures l'a aggravé. Et elle impose aujourd'hui des coûts de production industrielle largement déconnectés des prix de vente mondiaux. Le système n'est pas tenable et le pire, me semble-t-il, c'est l'impuissance des pouvoirs publics à changer de cap. Pourquoi maintenir les 35 heures, la surtaxation du capital, alors que nous savons que ça favorise la liquidation de notre industrie ?
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