Je suis partisan d'une nouvelle aristocratie. J'ai trouvé chez Chesterton un contre-argument. Comme d'habitude, c'est simple et tranchant.
Pour Chesterton, le régime idéal, c'est la démocratie, le gouvernement de tous. Dans la pratique, c'est quasi-impossible, sauf dans les petites communautés, communes, abbayes, kibboutz ... Dès qu'on sort de ces effectifs étroits, la démocratie devient vite factice.
Le régime le plus proche du régime idéal du gouvernement de tous, c'est le gouvernement de n'importe qui, c'est-à-dire la monarchie. En effet, le roi, désigné par le hasard des copulations, de la génétique et des morts dans diverses branches de son arbre généalogique, c'est n'importe qui.
Je suis d'accord. D'ailleurs, je suis partisan de remplacer beaucoup d'élections par des tirages au sort et le retour de la monarchie ne me déplairait pas.
Et l'aristocratie ? Les aristocrates sont eux aussi désignés par les hasards de la vie. Leur situation privilégiée leur impose des devoirs. C'est Mme de La Fayette : «Nous payons nos grands privilèges de bien lourds devoirs». Jusque là, le marché est équilibré.
Pour Chesterton, le drame du gouvernement aristocratique commence quand les aristocrates se prennent à croire qu'ils doivent leur position privilégiée à leurs qualités personnelles et non à la Providence. Ils font alors un complexe de supériorité intellectuelle qui dégénère en autisme et mène aux pires catastrophes. Il faut un effet de groupe pour que ce complexe s'installe : le roi, tout seul comme un con sur son trône, ne peut y être sujet que dans les moments d'égarement.
Chesterton tient que les régimes aristocratiques furent les pires de l'histoire. C'est à vérifier.
Cela m'a fait penser à quelque chose : les défauts que Chesterton attribue au régime aristocratique sont très facilement transposables à la diplomocratie à la française.
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