Je regrette de ne pas avoir fait moi-même cette analogie, de Serge Federbusch :
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J’y ajouterai une observation qui va peut-être choquer. L’étrange et inopinée réapparition d’Alain Juppé sur le devant de la scène, dans une France menacée des foudres germaniques, a quelque chose du recours paniqué à un vieux bouclier. Son succès doit le surprendre lui même. Il n’a désormais qu’à se laisser porter : les journalistes ont choisi leur champion pour 2017, leur rejet de Sarkozy aidant. Il ne faut pas douter que les sondages vont désormais installer le maire de Bordeaux comme futur et incontournable président de la République.
Le glaive et le bouclier
Juppé nous fera passer sous les Fourches Caudines allemandes (un non-sens géographique et historique qu’excuseront les puristes) avec un minimum de douleur : tel est le fol espoir qui s’empare en ce moment même des consciences françaises, notamment celles de ses prétendues élites. C’est la synarchie de 1940 dans l’énarchie de 2017, le triomphe paradoxal des inspecteurs des finances pro-européens, ceux là même qui nous ont mis dans la mouise actuelle. Ironie du sort, c’est à Bordeaux, comme en 1940, que va se jouer une scène de cette tragi-comédie.
Naturellement, ignorer en 2014 que la liberté nécessite certes des sacrifices et du courage mais aussi de tenir tête à ceux qui veulent nous dicter leur loi est aussi illusoire qu’en 1939. Les intérêts de l’Allemagne ne sont pas les nôtres, ce qu’une monnaie commune ne masque plus guère. La France s’en tirera en faisant le ménage chez elle mais pas en le faisant pour les autres.
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Cette analogie est d'autant plus frappante qu'en 1940 les socialistes, la bourgeoisie et le système avaient couru se réfugier dans les bras de Pétain exactement comme ils le font aujourd'hui avec Juppé.
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