En effet, le roi était absolu parce qu'il n'avait de comptes à rendre qu'à Dieu seul, mais il n'était pas tyrannique parce qu'il était enserré dans un réseau de traditions et de contre-pouvoirs.
Il arrivait dans les périodes troublées, notamment régences et minorités, que le pouvoir du roi soit amoindri par des intrigants. En désespoir de cause, le roi recourt au coup de majesté.
Il se déroule toujours de la même façon :
1) le roi diminué rassemble en secret autour de lui quelques fidèles, dont au moins un exécutant dont la main ne tremble pas. Il prépare son plan.
2) le roi dissimule, il passe comme jamais de la pommade dans le dos de celui à qui il prépare quelques bricoles fort désagréables. Il fait le benêt.
3) les exécutants exécutent, par surprise.
Le cri «Par ordre du roi !» suffit à faire comprendre à tous les témoins stupéfaits que la table politique vient d'être renversée d'un royal coup de pied, que ceux qui étaient en haut sont désormais en bas, et que ceux qui étaient en bas sont en haut. Le seul qui a réchappé à un coup de majesté vécu dans le mauvais camp est Richelieu, il était exceptionnel.
4) tous les perdants essaient de retourner leur veste. Louis XIII entend la cavalcade des courtisans criant «Vive le roi !» dans la galerie du Louvre alors que le cadavre de Concini est encore chaud.
Les coups de majesté les plus célèbres sont :
- l'assassinat du duc de Guise sur ordre d'Henri III le 23 décembre 1588
- l'assassinat de Concini sur ordre de Louis XIII le 24 avril 1617
- l'arrestation de Fouquet par d'Artagnan le 5 septembre 1661
- le renvoi des Parlements par Louis XV le 20 janvier 1771
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