Une défaite, parce que ces attentats ont pu avoir lieu. C'est une défaite des services de renseignements, de la police et, encore plus, de la justice :
L'édifiant raté du contrôle judiciaire de Chérif Kouachi
Et dans le même ordre d'idées, la France pays des Bisounours administratifs :
Farid Benyettou, prédicateur du djihad devenu infirmier à La Pitié Salpêtrière
Une défaite, parce que les officiels (à part Manuel Valls, rendons lui cet hommage) refuse de nommer le terrorisme islamiste et lui concède, de ce fait, une victoire totale. Ils voulaient nous faire peur, ils ont réussi.
Une défaite, parce que la réaction des foules ne montre pas la dignité du samouraï mais le sentimentalisme niais et sirupeux du petit veau pour l'abattoir. On notera le peu de reprise dans les pancartes des caricatures de Charlie Hebdo, ce qui fait du crétin Je suis Charlie une antiphrase et nourrit les doutes sur l'ardeur combative et la flamme guerrière de ces foules marchantes.
Comme le dit le commentateur Parigoth chez Philippe Bilger :
Et lundi ? Lundi on aura au moins passé un message (...)
Mais quel message au juste et à qui ?
Le message, d'après ce que j'en ai retenu : «Nous sommes de gentils bisounours qui aimons répéter des slogans idiots et brailler comme lors des rencontres de foute, mais nous nous refusons catégoriquement à appeler un chat un chat en dépit des évidences et à nommer l'adversaire, qui lui n'hésite pas à le faire de son côté.
Nous sommes contre le terrorisme comme nous sommes contre les tremblements de terre, les inondations et le rhume de cerveau».
Pendant ce temps-là, les gens qui en ce moment préparent les prochains attentats à l'étranger ou bien hélas en France même - suite à la complicité objective de nos prétendus gouvernants et des Charlots - doivent être pliés en deux de rire devant tant de stupidité.
De toute façon, un pays qui se sent vraiment en guerre ne défile pas, il se bat, chacun à sa manière.
Une défaite, enfin, parce que, malgré toutes les rodomontades journalistiques qui ne servent qu'à donner le change, le délit de blasphème est intériorisé. Là encore, les terroristes ont gagné. Pas la peine de faire une loi spécifique anti-blasphème, il n'y aura plus jamais de paroles publiques en France critiquant sévèrement l'islam (par contre les cathos ...). Eventuellement des micro-critiques pour maintenir l'illusion de la liberté d'expression, mais ce n'est même pas sûr :
Flemming Rose : «Dès que les médias intériorisent la peur, c'est fini»
Et pour que les choses soient bien claires :
Dessiner le prophète n'est "pas sage"
Bref, nous avons subi une défaite totale la semaine dernière et nous sommes mal partis pour en tirer les leçons : nous en subirons d'autres. Hélas !
On peut répéter avec Holderlin que là où croît le péril croît le remède. Mais, si ce remède consiste à se convertir à l'islam, très peu pour moi.