Latin et grec : au-delà de l'utilitarisme, la beauté deslangues anciennes
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Nous vivons une époque qui suggère que le beau soit à ce point
dispensable qu'il ne mérite plus d'être même évoqué. Et lorsqu'on l'évoque, c'est
seulement comme outil, pour faire des phrases correctes, dans cette conception
d'un français irréprochable sans saveur et sans aspérité. Un français automatique
qui devient une langue morte. Une précaution scientiste qui sied mal, en réalité, à
ce que sont les langues anciennes, au mouvement de leurs phrases, tant la justesse
des termes, la synthèse opérée n'est pas l'appauvrissement, l'amenuisement
contemporain du vocabulaire. Tant le latin n'est pas l'anglais d'aéroport.
Cet amour décharné pour les antiquités, ce réveil élégiaque des consciences
indignées, délimitées d'avance par l'enjeu politique, charrie une certaine dose de
tartuferie s'il ne délivre pas l'école de l'idéologie. On ne peut déplorer
l'évanouissement du latin et du grec des programmes scolaires et vouloir ce
monde-là, le désirer toujours plus matériel et plus efficace. Toujours plus rentable.
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Latiniste un jour, latiniste toujours ! Sursum corda !
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