«Le vagin de la reine» à Versailles : nouveau terminusdes prétentieux
Visiblement, c'est une histoire de gros sous et Catherine Pégard, ex-journaliste du Point et directrice de Versailles, est une toute petite personne.
Voici le commentaire que j'ai commis sous un article du Figaro :
J'ai une pensée émue, et attristée, pour les touristes qui font des milliers de kilomètres pour voir le château et les jardins de Versailles et tombent nez à nez avec ces souillures.
J'ai aussi une pensée émue pour les Français qui voient leur patrimoine saccagé par ceux qui devraient en être les conservateurs et qui se comportent comme des propriétaires parvenus, snobs et méprisants.
Respect, modestie, effacement : voilà des mots totalement inconnus aux cuistres qui gèrent pour eux-mêmes le domaine de Versailles qui est à tous.Théophane Le Mené résume bien le problème :
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C'est que depuis quelques années déjà, la ville royale est devenue un écrin pour le négoce artistique international. Une occasion, nous dit-on, faire dialoguer les grands artistes de l'époque baroque avec des artistes contemporains. Des rencontres, nous promet-on, parfois contrastées, parfois fusionnelles, qui inscrivent Versailles comme un lieu vivant toujours ouvert à la création. Un défi, nous jure-t-on, pour les artistes, celui de s'insérer dans un ensemble architectural et paysager aussi symbolique. Une justification, nous assène-t-on, celle de Laurent Brunner, directeur de Château de Versailles Spectacles: «Quand Louis XIV a construit le château, il ne l'a pas construit avec des artistes du Moyen-Âge mais avec les grands artistes de son époque qui étaient Racine, qui étaient Molière, les plus grandes stars d'avant-garde de son temps, qu'il a fait travailler ici. Et aujourd'hui les grands artistes travaillent à nouveau, les artistes vivants, au sein du château.» [On notera toujours la même faute impardonnable : ces gens-là se prennent pour Louis XIV] N'en jetez plus.
Certes, tout n'est pas objet de scandale. Certes, faire coexister le baroque et le contemporain peut présenter un intérêt. Mais tout de même, on peine à imaginer que le ressort de cette curieuse alliance ne consiste principalement pas à des fins pécuniaires. Et on doute légitimement de l'autonomie de ces oeuvres, qui sans l'éclat de l'histoire et d'une extraordinaire épopée artistique se retrouveraient fort démunies quand le biz fut venu. Car elles prétendent transgresser, choquer, blesser pour tordre le cou à l'ordre établi, à la morale bourgeoise, alors même qu'elles ne trouvent leur existence que dans l'allégeance à Mammon.
[…]
Qu'on se le dise, le jour où ces artistes contemporains exposeront dans un parking, sans que le faste de Versailles ne vienne sublimer en quoi que ce soit ce qu'ils appellent leurs oeuvres et que celles-ci transcenderont d'elles-mêmes, alors oui nous ferons amende honorable. Et à rebours d'Alphonse Allais qui avait l'honnêteté d'affirmer «Nous ne faisons point de l'art», nous dirons qu'ils en font.
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Charles Gave pense que les fonctionnaires et les hauts fonctionnaires se comportent en France comme des colonisateurs dans un pays conquis. Cette affaire en est un magnifique exemple.
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