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Aux Ulis, (Essonne) on fête d’une drôle de façon le 14 juillet ! C’est très simple : vers minuit, une cinquantaine de jeunes se mettent à caillasser le commissariat de police dans lequel se trouvent une demi-douzaine de fonctionnaires… Les renforts arrivent. Tout a commencé par des tirs de mortiers effectué par des adolescents contre des immeubles. Une façon de "chercher" la police et de provoquer l’affrontement. Qui peut durer des heures et des heures.
C’est ce qui s’est passé dans la nuit du 13 au 14 juillet. Une authentique bataille rangée s’est déroulée jusqu’à 4 heures du matin. Face à face, des policiers, notamment de la BAC, de l’Unité canine légère, de la compagnie de sécurisation, et des jeunes souvent âgés de 14 -15 ans, pour la plupart déscolarisés, se livrant au trafic de stupéfiants et laissés à l’abandon par des parents qui ont baissé les bras….
Hier, pour la première fois depuis des années, aux Ulis, commune réputée pour la soudaineté de ses soubresauts, les heurts ont été d’une violence inhabituelle, si l’on en juge par les moyens de riposte utilisés par les forces de l’ordre face aux bandes de jeunes armées de pierres et de mortiers : 38 grenades lacrymogènes, 5 grenades de désencerclement, 5 tirs de flash-ball et 41 tirs de lanceurs 40 (flash –ball nouveau modèle, beaucoup plus précis)…
Ce qui frappe aussi, phénomène nouveau, c’est la durée de l’affrontement : quatre voire cinq heures, alors qu’en général au bout de cinq à dix minutés, tout est réglé. Bis repetita dans la nuit du 14 au 15 juillet. Mais d’une moins grande intensité, les affrontements durant environ deux heures. Toujours violents. Ce qui a conduit les forces de l’ordre à avoir recours à dix tirs de "Lance 40", à lancer 23 grenades lacrymogènes et 4 grenades de désencerclement.
Ce 15 juillet, la commissaire de police des Ulis, inquiète devant une situation qui peut s’avérer explosive, a demandé du renfort. Elle a même sollicité des volontaires pour renforcer les effectifs.
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La lie politicarde, ce sont aussi des autruches.
Pourtant, nous ne manquons pas de chroniqueurs lucides, mais ils n'embrayent pas dans le débat public.
Maxime Tandonnet :
L'Amérique attaquée (dans l'indifférence)
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Quant au séisme qui vient de se produire aux Etats-Unis, quelques mots seulement pour affirmer que l’Amérique est stupéfaite par l’identité du tueur, un Américain, au « profil parfaitement banal ». Mais ce séisme, l’armée américaine frappée sur le sol américain, ne semble intéresser personne en France. Une indifférence révélatrice du pire dans la mentalité française actuelle: franchouillardisme (c’est loin l’Amérique!); anti américanisme primaire; politique de l’autruche (ne rien voir et ne rien entendre); cécité volontaire sur un sujet qui dérange les consciences; et l’aveuglement maladif, caractéristique fondamentale des élites sur tous les sujets, en attendant le pire, comme d’habitude.
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Xavier Raufer :
Et pendant ce temps, la France brûle-t-elle dans l'indifférence générale ?
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Le thème de la sécurité semble sous-représenté dans les médias, ainsi que de la part des élites politiques. Comment l'expliquer, ce thème pourrait-il faire l'objet d'un tabou dans le débat public, abordé épisodiquement lorsque l'actualité les y obligent plutôt que comme un sujet de fond ?
Xavier Raufer : Toujours plus, ce que le sociologue Michel Wieviorka flétrit comme le "couple obscène médias-politiciens" fuit le monde réel - dont le réel criminel. Dans son récent livre "Malaise dans l'inculture", cette inquiétante symbiose affole aussi Philippe Val, icône de la gauche bourgeoise : "La France est paralysée : personnalités politiques et intellectuelles ne parlent plus qu'en fonction de ce qu'ils imaginent que les journalistes en diront ; ils s'adressent à un miroir médiatique qui leur renvoie une image..."
Fuyons ce pervers "stade du miroir" (comme disait Jacques Lacan...). Allons sur le terrain. Voyons de quelle sécurité jouit vraiment la France ; traquons ces réalités que gouvernants et opposants ignorent ou édulcorent. Ce réel criminel, les militants de l'opposition le perçoivent : à Nantes, le responsable UMP dit sa commune "idéale pour les braquages, les cambriolages et les trafics". A Lyon, l'UMP s'affole de ce que "le tabac de la place Curial a été braqué pour la 4e fois en six mois" et qu'en 2014, "la hausse des cambriolages soit de 11%".
Une réalité que toute la population française ressent désormais - notamment celle des "quartiers sensibles". Même immigrée ! Las d'être agressés, les Asiatiques de France - citoyens intégrés et travailleurs - appellent aujourd'hui le Premier ministre à l'aide contre les pillards et les prédateurs.
Or ces réalités échappent aux élites politiques, toujours obnubilées par un "racisme" (celui, monochrome, de la bienséance) dont, dans un récent sondage, 65% des Français déclarent qu'il est secondaire.
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L'indifférence des connards du monde politico-médiatique dont il est question dans ces textes est le masque, d'une part, de la peur de regarder la réalité en face et, d'autre part, de la volonté farouche d'imposer le politiquement correct en taisant tout ce qui le dérange.
Mais pas seulement : je crois que cette indifférence publique n'est pas qu'une tromperie. La classe jacassante s'en fout vraiment. Elle se croit protégée, donc les journalopes et les politichiens ne se sentent pas menacés dans leurs précieuses petites personnes, et elle n'a plus d'affectio societatis, ce qui arrive à la France et aux Français, qu'elle méprise, ne la touche pas. Les Palestiniens l'émeuvent beaucoup plus.
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