Comment les 35 heures arnaquent la classe moyenne
On remarquera que, comme d'habitude, les enculés de la fausse droite ont bien soutenu les enculés de la vraie gauche en faisant perdre toute crédibilité à l'idée d'abolir les 35h. A force d'en parler et de ne jamais le faire.
Elle est tout à fait dans son rôle ordinaire : faire perdre tout espoir au peuple français qu'une alternative au socialisme existe. Les Giscard, Juppé, Chirac, Raffarin, Sarkozy et compagnie ont été de grands passeurs des idées socialistes. Ils ont bien mérité du PS, je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas une plaque commémorative en leur honneur rue de Solferino. Probablement parce que les socialistes sont, par nature, des jaloux et des ingrats.
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La bobocratie et le nivellement par le bas
Que les 35 heures aient concouru activement au blocage de l'ascenseur social
constitue bien entendu un tabou que la gauche ne pourra jamais reconnaître, mais
dont elle se félicite chaque jour. Le Parti socialiste est en effet devenu le fief de ces
bobos, de cette petite bourgeoisie le plus souvent fonctionnaire qui craint en
permanence d'être débordée par les talents incontrôlables venus des milieux
populaires.
Pour que l'on puisse faire du Vélib calmement à Paris, il faut empêcher les
banlieusards de passer le périphérique, et l'on construit un tram dans l'Est
parisien pour limiter les entrées. Pour bien rappeler aux racailles musulmanes
qu'elles sont à peine tolérées hors de leurs ghettos, on fait un Tel-Aviv-sur-Seine
avec éloge de l'homosexualité qui se trémousse près de la place Dizengoff. Et pour
empêcher les familles laborieuses de financer des études prestigieuses pour leurs
enfants, on institue les 35 heures qui sont un limitateur automatique de niveau de
vie et d'espérance sociale.
Appauvrissez-les tous, et Dieu reconnaîtra les siens!
Car la vision implicite du monde portée par ceux qui ont fait les 35 heures est bien
celle-là: il existe une masse informe de prolétaires à qui il faut rendre la vie plus
supportable en leur donnant plus de loisirs. De cette façon, ils n'auront plus la
tentation de s'élever. Et moins ils auront les moyens de le faire, mieux les vaches
seront gardées.
Les 35 heures et le retour à la logique de classe
D'un côté les prolétaires qui restent prolétaires. De l'autre, les bobos et l'oligarchie
qui ont désormais les mains libres pour diriger la société. Le Parti socialiste reste
discret sur le sujet, mais, bien évidemment, aucun des hiérarques qui, à La
Rochelle, flétrira Emmanuel Macron pour ses propos sur les 35 heures, n'aurait
l'idée de se ranger lui-même dans la catégorie sociale qui les applique. Les 35
heures, c'est pour les prolos, pas pour les décideurs (il faudrait d'ailleurs faire une
étude sociologique sur la stigmatisation qu'emportent les 35 heures aujourd'hui).
Dans la pratique, les 35 heures ont profondément renforcé la logique oligarchique
qui fragilise la France depuis 30 ans. Elles ont notamment favorisé la
sédimentation des différences entre ceux qui travaillent 35 heures parce qu'ils
sont «simples salariés» ou «cadres» et ceux qui sont soumis aux forfaits-jours, les
«cadres supérieurs» qui travaillent sans limite. On peut même se demander dans
quelle mesure l'invention des 35 heures ne s'est pas d'abord justifiée par la
nécessité de rétablir des signes extérieurs de classification sociale dans un monde
post-Trente Glorieuses qui les avait bouleversés.
Les 35 heures et le jeu de l'oligarchie
Le grand génie des 35 heures a consisté à donner l'illusion d'un cadeau au
prolétariat offert par le capitalisme quand il était essentiellement financé par les
classes moyennes, qui sont les grandes perdantes du système.
[…]
Seule l'oligarchie a, au fond, tiré ses marrons du feu dans l'affaire. Elle seule ne
paie pas pour les 35 heures, elle seule a préservé sa part de profit en imposant la
modération salariale, et elle a même pu augmenter de façon colossale la
productivité des cadres.
De là à penser que les bobos sont aujourd'hui les meilleurs alliés de l'oligarchie, il
n'y a plus qu'un petit pas à avancer.
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