A bas les panneaux publicitaires et les ronds-points, vivent les platanes !
Le sujet me tient à cœur. La beauté de la France n’est pas un enjeu secondaire.
La personnalité charnelle de la France, dont cette beauté fait partie, est ce qui la sépare de n’être qu’un espace administratif, un terrain vague cadastré. C’est pourquoi les technocrates s’acharnent à détruire la beauté de la France : leur pouvoir et leur raison d'être sont en danger à chaque fois que la chair de la France est visible. La beauté de notre pays est une insulte grave et permanente aux technocrates. On comprend donc leurs tenaces efforts, trop souvent victorieux, de destruction.
Les abords des villes françaises sont enlaidis par quatre machins dont trois au moins ont une forte composante technocratique : les ronds-points, les centres commerciaux, les barres de HLM et les panneaux publicitaires.
Cynthia Fleury, dans La fin du courage, a une analyse fort intéressante. Le courage, j’ajoute : l’honneur et la beauté, disparaissent parce qu’ils ne sont pas mesurables et leurs conséquences non plus. Comment mesure-t-on la beauté d’un platane (1) ? Comment mesure-t-on les conséquences d’un courageux sauvetage d’un enfant de la noyade ?
Notre monde est obsédé par la performance. Le courage, l’honneur et la beauté sont d’un autre monde, celui du gratuit. Comme disait Oscar Wilde «le cynique est celui qui connaît le prix de tout et la valeur de rien». Le technocrate est le cynique par excellence.
Dans ce billet passionnant, Eric Verhagehe analyse la création de la Sécu, c’est-à-dire le passage de lacapitalisation d’avant-guerre, d’inspiration girondine (pour le dire vite) à la répartition d’après-guerre d’inspiration jacobine, comme une étape majeure de la prise de pouvoir des technocrates en France :
Les racines vichystes de la sécurité sociale
C’est le point commun entre les platanes et la Sécu : le joug des technos sur la France.
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(1) : un homme de bon sens m'a fait remarquer que les platanes au bord des routes ont leur utilité en sécurité routière. Tant que les chauffards s'écrasent dessus, ils ne s'écrasent pas sur les voitures qui viennent en face.
Plus sérieusement, on sait qu'une disposition judicieuse des arbres incite les conducteurs à ralentir. Mais ça, c'est humain, cela ne rentre pas dans les équations des technocrates.
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