«Chaos migratoire» : l'analyse sans concession d'un groupe de hauts fonctionnaires
Il est à la mode de nous raconter que la droite «zemmourienne» a gagné la bataille des idées. Billevesées ! Foutaises !
Que l'article ci-dessus ait été écrit par des fonctionnaires gardant prudemment l'anonymat et non par des politiciens en vue, oeuvrant à visage découvert, alors que l'immigration est un problème national depuis quarante ans, montre assez que les progrès du conservatisme dans la bataille des idées sont très lents et, pour tout dire, quasi-inexistants. En tout cas, sans influence sur la politique suivie.
D'ailleurs, Marine Le Pen, opposition officielle, ne perd pas une occasion de montrer son communisme et son progressisme. Avec une opposition pareille, la bien-pensance n'a aucune crainte à avoir, même si elle nous fait l'éternel sketch «Chéri, fais moi peur. Adolf est ressuscité».
Autrement dit, cet article est plein de bon sens, mais c'est comme pisser dans un violon.
Au fait. Les auteurs signent Plessis. Un plessis, c'est la fortification médiévale du pauvre. Un plessis est une haie d'arbustes taillés de manière à ce que leurs branches s'enchevêtrent à l'horizontale.
L'intérêt du plessis est de garder le bétail, de gêner les chapardeurs et d'obliger les éventuels assaillants à abandonner leurs chevaux et à enlever leurs armures (encore faut-il que le plessis soit assez large et assez haut). Dans le pire des cas, il ralentit la progression de l'ennemi.
On peut assimiler le bocage normand à un plessis géant et les Américains en ont gardé un cuisant souvenir.
Revenons à l'article. C'est moi qui souligne.
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La générosité affichée par nos dirigeants, et par nombre de dirigeants européens,
n'est que le masque de l'impuissance. Derrière cette façade, on enrichit des
trafiquants impitoyables (la traite des êtres humains rapporterait désormais plus
que le trafic de drogue), on pousse des malheureux à prendre des risques insensés
sur des embarcations de fortune ; on valide la stratégie de Daech de purification
ethnico-religieuse, sans parler de la déstabilisation sans doute volontaire de
l'Occident par l'arrivée en masse de populations de culture musulmane, sans
même parler des probabilités d'infiltration d'éléments terroristes. Ajoutons que
l'on vide les pays du Sud de leurs éléments les plus qualifiés et les plus
dynamiques. Avec bonne conscience, les dirigeants européens se livrent à une
véritable spoliation de l'avenir de ces pays, tout en imposant à leurs propres
peuples de se perdre dans une bien aventureuse «dilution dans l'universel», pour
reprendre l'expression d'Aimé Césaire.
«Rien n'est meurtrier comme la lâcheté ; rien n'est humain comme la fermeté.»
écrivait Charles Péguy [Stefan Zweig a écrit La pitié dangereuse]. Face aux menaces actuelles qui engagent notre
responsabilité collective vis-à-vis des générations futures, il est temps d'être
humains et fermes.
[…]
Résoudre la crise de l'asile, c'est d'abord s'attaquer aux causes et définir une
stratégie claire au Proche-Orient, conforme à nos intérêts: un rapprochement avec
l'Iran, une concertation avec la Russie, une politique plus pragmatique à l'égard du
régime de Damas.
[…]
La deuxième priorité est de s'attaquer à l'économie même des passeurs. A cet
égard, l'exemple australien est éloquent: aucune arrivée illégale par bateau n'est
tolérée, les bateaux sont raccompagnés soit vers leur lieu de départ, soit vers des
centres de rétention extraterritoriaux, mis à disposition par des pays riverains et
où les demandes d'asiles sont traitées. Le résultat est sans appel : aucun mort en
mer à déplorer depuis 18 mois.
Il est parfaitement envisageable, pour l'Europe ou, à défaut, pour la France seule,
de reproduire ce dispositif en concluant des accords (assortis d'une aide
financière) avec des pays du Sud de la Méditerranée pour la création de ces
centres. L'action de la Marine serait alors réorientée vers le raccompagnement des
embarcations et de leurs passagers en direction de ces centres et vers la traque des
passeurs qui est désormais un enjeu de sécurité nationale. Un dispositif européen
similaire pourrait également être envisagé pour les demandeurs d'asile
empruntant la route terrestre des Balkans. Ne seraient alors admises en France
que les personnes s'étant effectivement vues octroyer le statut de réfugié au sens
de la Convention de Genève ou de la Constitution. Ce système aurait donc le mérite
d'éviter d'introduire en France des demandeurs d'asile dont fort peu répondent
aux critères (70 % de déboutés malgré une procédure très favorable aux
demandeurs) mais qu'il est ensuite extrêmement difficile d'éloigner (moins de 5%
des déboutés).
[…]
Cette crise d'une ampleur exceptionnelle appelle un retournement de paradigme
qui passe par un changement de discours sur l'immigration. Il est temps
d'admettre que, contrairement à certaines idées reçues, la France n'a pas besoin
d'une immigration supplémentaire. Et si les beaux esprits le contestent, il n'est que
de demander son avis au peuple de France par référendum [demander son avis au peuple ? Et puis quoi encore ! Encore des imbéciles qui se croient en démocratie]. Notre taux de
chômage élevé, l'immense besoin en formation de nos jeunes inactifs peu qualifiés
montrent bien que le pays n'a aucunement besoin d'un apport extérieur de maind'oeuvre,
à l'exception de quelques travailleurs particulièrement qualifiés.
[…]
Réviser en profondeur l'accord de Schengen afin de permettre un contrôle réel de
l'immigration irrégulière aux frontières nationales: le contrôle aux frontières de
l'espace Schengen est un leurre. Sans doute faut-il fixer un principe : franchir
illégalement les frontières de l'Union ne crée aucun droit.
[…]
Enfin, briser l'outil d'encouragement aux migrations non maîtrisées que
représente l'espoir de régularisation. D'exceptionnelles, les régularisations sont
devenues, notamment sous la pression d'associations, une modalité banale
d'admission au séjour en France et constituent un puissant incitatif à l'entrée et au
séjour irréguliers. Dès lors, pourquoi ne pas inscrire dans la Constitution, via un
référendum [ils sont agaçants, avec leur manie de vouloir demander son avis au peuple], que les régularisations d'étrangers en situation irrégulière sont
interdites ?
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