Pour sourire (ou pleurer) :
Des selfies, des tweets : halte au patriotisme des bisounours
Moins anecdotique :
La déchéance de nationalité : un symbole insuffisant face à la menace intérieure
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À la suite de l'ex-juge antiterroriste Marc Trévidic, on peut déplorer que,
«confrontés à des personnes qui n'ont plus aucun sens de l'appartenance nationale,
nous nous gardons bien d'utiliser des infractions teintées de nationalisme», comme si
nous avions «honte d'affirmer judiciairement que c'est un crime pour un Français de
combattre l'armée française» ou de menacer les intérêts fondamentaux de la nation. Au lieu de déchoir nos djihadistes de la nationalité française, nous serions sans
doute mieux inspirés de prendre au sérieux la notion d'ennemi intérieur et d'en
tirer les conséquences judiciaires. D'autant plus que la réhabilitation de
l'infraction d'intelligence avec une puissance étrangère aurait le mérite de
concerner tous les Français sans distinction, et de préserver l'intégrité de notre
ordre juridique contre ceux qui tentent subrepticement d'y introduire, à la faveur
d'un moment de sidération, le concept d'ennemi issu de l'immigration.
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Rémi Brague est, comme d'habitude, excellent :
Rémi Brague : «La législation d'origine divine constitue le centre de l'islam»
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LE FIGARO. - Les djihadistes qui ont mené les attentats de janvier et du
13 novembre en appellent à Allah. Ont-ils quelque chose à voir avec l'Islam ?
Rémi BRAGUE. - De quel droit mettrais-je en doute la sincérité de leur islam, ni
même le reproche qu'ils adressent aux «modérés» d'être tièdes. Rien à voir avec
l'islam ? Si cela veut dire que les djihadistes ne forment qu'une minorité parmi les
musulmans, c'est clair. Dans quelle mesure ont-ils la sympathie, ou du moins la
compréhension, des autres ? J'aimerais avoir là-dessus des statistiques précises, au
lieu qu'on me serine «écrasante majorité» sans me donner des chiffres.
[…]
Comment expliquer que la religion musulmane apparaisse plus focalisée sur
la forme (vêtements, nourriture…) que sur le fond et qu'elle rechigne à
accepter les lois de la République ?
Ce qui nous semble à nous purement formel dans une religion peut apparaître à
ceux qui la professent comme central. Pensez au turban des sikhs. Dans l'islam, la
mystique est permise, pas toujours bien vue, mais en tout cas seulement
facultative. En revanche, les règles de la vie quotidienne sont obligatoires pour
tous. Les lois sur lesquelles la nation musulmane se règle ont été, selon elle, dictées
par Dieu en personne et littéralement. Quelle République peut s'imaginer faire le
poids contre Dieu ?
[…]
Le Pape a dit que le Coran s'oppose à la violence. Partagez-vous ce point de
vue ?
A-t-il jamais lu le Coran ?
[…]
Plutôt que de communautarisme islamique on parle de plus en plus souvent
d'une montée du fait religieux. Peut-on faire l'amalgame entre la religion
catholique, la religion juive et l'islam ?
Il est vrai que le christianisme, surtout mais pas seulement dans sa variante
«évangélique», connaît actuellement un bouillonnement. Ou que l'hindouisme se
raidit, ou que le bouddhisme attire de plus en plus de monde. Ce qui est vrai en
tout cas, c'est que l'idée d'un effacement inexorable de la religion devant «la
science» en a pris un sacré coup.
On répète «padamalgam !» comme une sorte de mantra ; d'ailleurs, cela sonne
sanscrit… Cette règle doit s'appliquer aussi aux religions. Au lieu de dire que «les
religions» sont ou font ceci ou cela, en les mettant dans le même sac, distinguons,
traitons au cas par cas. Une religion est nationale ou universelle, naturelle ou
révélée, etc.
Au fond, le mot même de «religion» est trompeur. Il recouvre des phénomènes
incomparables. Il est d'origine occidentale et a été fait sur les mesures du
christianisme. En conséquence, nous nous imaginons qu'une religion doit être une
sorte de christianisme avec quelque chose en plus ou en moins. D'où notre mal à
penser le bouddhisme, qui se passe de révélation, voire de l'idée de Dieu. Et notre
mal à comprendre que l'idée d'une législation d'origine divine n'est pas accessoire
dans l'islam, mais en constitue le centre.
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J'ai choisi le titre de ce billet parce que le pape François (que j'estime autant que, disons, Alain Juppé) me semble symptomatique de ces imbéciles qui affirment que l'islam est une religion de paix, par confort, par conformisme et par lâcheté, sans jamais avoir pris la peine de se renseigner sérieusement et de méditer la question. Par exemple, dans la collection bon marché Quarto de Gallimard, on trouve d'occasion un recueil de Bernard Lewis sobrement intitulé Islam, qui est tout à fait à la portée de la bourse d'un ecclésiastique, même s'il a la pauvreté ostentatoire. Cela serait un bon investissement.
De la part d'un pape, l'imbécilité islamophile est d'autant plus difficile à pardonner qu'il me semble bien, à moins qu'on m'ait menti, qu'il y a en ce moment des chrétiens persécutés au nom de l'islam. Un pasteur qui explique à ses brebis que le loup est un brave type sans avoir pris la peine d'examiner la question, cela s'appelle comment ?
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