L’auteur part d’une analyse simple et claire dont il s’explique en introduction.
Nous sommes pris dans la Matrice antichrétienne (en référence au film Matrix), qui est faite de deux membres (la célèbre tenaille de la 7ème compagnie de transmissions !).
Le christianisme considère que nous sommes les libres enfants de Dieu.
Les deux membres de la Matrice sont, d’une part, la « Religion qui massacre » (c’est ainsi que l’auteur la nomme), qui sait que nous sommes enfants de Dieu mais combat la liberté et, d’autre part, la post-modernité, qui sait que nous sommes de libres enfants mais combat Dieu en encourageant la licence débridée, qui finit en avortements, euthanasies, commerce d’enfants et de ventres.
Les deux membres de la Matrice ont en commun l’anti-christianisme farouche, cruel, inextinguible et donc la haine du libre exercice de la raison. Notamment, la Matrice post-moderne nous bombarde de messages paralysant l’exercice de la raison « Chacun son opinion », « Tout se vaut », « Rien n’est démontrable », faisant ainsi le symétrique de l’autre membre « Ne réfléchissez pas, tout est dans le livre ».
Le curé qui renvoyait dos à dos les tueurs du Bataclan et leurs victimes a manqué de compassion, de finesse et d’à-propos mais pas de jugement.
L’auteur insiste sur un thème cher à ce blog : la Matrice ne se balade pas dans l’éther, elle pénètre en vous par vos yeux, par vos oreilles, à travers la radio, la télé, la musique en continu (1) (qui est une sorte de bruit blanc intellectuel, qui empêche de s’ennuyer, de méditer, de réfléchir), par la frénésie de fausse communication du téléphone portable etc. Eteignez la radio, la télé, le portable. Comme disait René Char, « fermez souverainement les yeux ».
Cette introduction étant faite, l’auteur entreprend une apologie du christianisme et même du catholicisme, c’est-à-dire, rappelons le, de démontrer par l’argumentation les dogmes catholiques. L’exercice est un grand classique. Il était un peu passé de mode sous la pression anti-rationaliste (voir ci-dessus), mais j’ai l’impression qu’il revient, sous l’influence de l’impasse post-moderne.
Bref, l’auteur fait le panzer de la dialectique, de la philosophie et de la logique, c’est assez réjouissant. Je trouve sa démonstration de l’existence de Dieu, qui se ramène à l’argument ontologique, tirée par les cheveux mais j’avoue peiner à la contredire.
Je préfère Chesterton, au style poétique inimitable et –me semble-t-il, plus en adéquation avec le catholicisme (il faut une bonne dose de poésie, plus que de rationalité, pour croire que l’Eglise est le corps du Christ).
Mais l’exercice est très instructif.
Il y a des points que je n’avais jamais pris la peine de creuser. Il faudra que je cause de certains.
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(1) : je n’ai évidemment rien contre la musique. Mais c’est très différent d’écouter de la musique en marchant dans la rue, pour s’isoler, pour s’abrutir, et de se poser dans son fauteuil avec un bon verre et d’écouter un bon morceau. Ce n’est pas la même musique, c’est la même différence qu’entre l’alimentation et la gastronomie.
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