La prétendue surprise de la presse française face au score du FN fait peine à voir. Les journalistes discuteraient plus souvent avec des non-bobos, ils seraient beaucoup moins surpris.
Je me suis trouvé à discuter avec un commerçant juif un peu au bout du rouleau (j’ai un magnétisme pour attirer les confidences des dépressifs !). Il en a marre des impôts, des règlements, des contraintes, du code du travail, des employés tire-au-flanc, de l’épée de Damoclès des prudhommes au-dessus de sa tête, des tags antisémites, de l’atmosphère générale … Bref, il revend ses magasins et part en Israël.
L’intéressant, c’est qu’il m’a tenu un propos que j’ai déjà entendu : pas de déclic, pas de nouveauté, pas de changement de tendance, c’est la continuité d'une évolution négative que rien ne semble pouvoir arrêter, c’est un ras-le-bol qui s’accumule depuis des années, comme le supplice chinois de la goutte d'eau ou des mille entailles, et puis, un jour, on se dit « Je pars ». Je crois que ce sentiment d’une décadence que rien n’arrête, d’un avenir bouché sans espoir, est pour beaucoup dans la bile noire des Français.
Je ne peux que reprendre une citation de 2012 d’Ivan Rioufol :
"Nombreux sont les Français qui en ont plus qu’assez de se faire malmener, ridiculiser, enfumer par des démocrates qui n’aiment pas le peuple, des humanistes qui n’aiment pas les gens, des journalistes qui n’aiment pas les faits, des antiracistes qui n’aiment pas les Blancs, des progressistes qui aiment tellement les pauvres qu’ils sont prêts à en faire venir toujours davantage".
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