Réforme de l'orthographe : c'est un religieux qui vous le dit, n'obéissez pas !
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Le plus sidérant est l'esprit d'obéissance qui nous saisit. Nous obtempérons avec
frénésie, pour ne sembler ni en retard ni afortiori réactionnaires. Les magazines
rivalisent avec les documents officiels pour s'adapter les premiers. C'est donc un
religieux, qui a fait voeu d'obéissance (voeu honni de notre culture laïcarde), qui
vous le dit: nous obéissons trop. Nous obéissons quoi qu'il arrive, honteux de
penser, de compromissions en micro-reniements, jusqu'à la bassesse. Un religieux
obéit à son supérieur si celui-ci se conforme lui-même à la règle et celle-ci à la
vérité divine. L'obéissance n'est pas à elle-même sa fin dernière. Au contraire,
l'Histoire a montré combien l'attraction des lieux de pouvoir sécrétait un esprit de
servilité.
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Serge Aurier au PSG, Emmanuelle Cosse au gouvernement : le triomphe de l'immoralité
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Pourquoi les joueurs de football ont-ils été placés sur un pareil piédestal ? Auprès des adolescents contemporains les vignettes Panini
jouent le rôle des images pieuses glissées dans les missels des enfants et des adolescents d'il y a quelques décennies. La réponse fuse:
ces vedettes sportives font figure non de saints laïques, certes, mais de saints de l'intégration, de saints du vivre-ensemble et de la
consommation. Bref, ces joueurs de football sont à la fois des saints républicains et publicitaires, des porte-étendards de l'idéologie
officielle, cette étrange religion civique qui refuse toute interrogation sur l'identité nationale, et des hommes-sandwichs au service du
culte des marques, de la consommation illimitée et du bling-bling aussi vulgaire que tapageur. Ils sont, à leur insu, les fers le de lance du
grand mouvement de corruption des valeurs et de destruction de la culture qui caractérise l'Europe de la modernité tardive. D'autres
époques avaient Cervantès et Goya, Chateaubriand et Proust, la nôtre a Messi et Ronaldo, Benzema et Aurier.
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Quand François rencontre Cyrille
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La vision de Huntington a prévalu tout au long de la guerre froide où le monde orthodoxe s’identifiait
au communisme, qui s’attachait pourtant à détruire christianisme. Dans ce contexte, pour faire
bref, Wall Street ménageait Rome, même si les catholiques pouvaient se sentir au sein du bloc
occidental comme des cousins de province. Depuis la chute du rideau de fer, la tournure de plus en
plus libertaire du libéralisme anglo-saxon , au travers de la question du mariage homosexuel
notamment, ne peut qu’aiguiser son hostilité au catholicisme que rien ne l’oblige plus à ménager.
Les intéressés le savent : l’hostilité à l’orthodoxie existe en Europe occidentale mais elle est
circonscrite au milieux sous forte influence anglo-saxonne, toujours prêts à durcir les divergences
théologiques entre Rome et Moscou ou à en trouver de nouvelles (on allègue par exemple
l’imprégnation gnostique des grands théologies russes, comme Soloviev ou Berdiaev) . Il n’est pas
exclu non plus que les Américains ou des milieux hostiles au christianisme tout court aient pénétré,
dès 1990, l’église orthodoxe pour en durcir les positions anti-romaines.
Il n’est pas non plus certain qu’une grande puissance comme la Russie, en plein retour sur la scène
mondiale, accepte de placer son Église sous la tutelle d’une puissance étrangère, même si le Vatican,
comme le disait Staline compte bien peu de divisions. Pourtant l’Empire byzantin au faîte de sa
puissance, de 395 à 1054, avec de brèves parenthèses de crise (un empereur byzantin envoya un
pape aux mines de sel !), avait accepté la prééminence de Rome, il est vrai très affaiblie
politiquement.
Nul ne peut dire ce que seront les suites de la rencontre de la Havane. Cela n’enlève rien à son
importance spirituelle et géopolitique.
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