Nous avons des ennemis extérieurs à nous, même s'ils vivent dans notre pays, ce sont les islamistes.
Nous avons des ennemis intérieurs : les Bisounours. Le boboïsme bisounours est le jumeau de l'islamisme.
Les bobos communient dans un rousseauisme féroce qui n'hésite pas à vous éliminer si vous vous mettez en travers de sa route. L'homme est naturellement bon, le Mal n'existe pas. La guerre est une anomalie, l'état naturel des sociétés humaines est la paix. En conséquence, la paix universelle est un objectif souhaitable et accessible.
Le seul véritable ennemi du bobo est celui qui empêche la venue du Royaume sur terre, celui qui refuse le dogme bobo et affirme que le Mal existe, qu'il ne suffit pas de quelques bougies, de quelques hashtags et d'un bon lavage de cerveau pour le conjurer, c'est-à-dire, hé oui chers lecteurs, vous et moi, infâmes conservateurs. L'islamiste n'est, au fond, pas un véritable ennemi du bobo. Celui-là, il espère aussi la venue du Royaume sur terre, ce n'est hélas pas le même, c'est celui d'Allah et non celui de la Gay Pride, mais le bobo peut croire qu'avec beaucoup beaucoup de lavage de cerveau, il arrivera à convertir l'islamiste. Pour le chrétien conservateur, c'est sans espoir, il doit être éliminé, socialement aujourd'hui, peut-être physiquement demain.
Ensuite, une fois le conservateur éliminé, restera la confrontation de l'islamiste et du bobo et l'on sait déjà qui va gagner (voir C. Caldwell ci-dessous).
Notons que beaucoup de chrétiens paraissent, dans leur rapport au Mal, plus bobos que chrétiens, y compris le pape. Pour eux, le Mal n'existe que pour soi, le seul porteur du Mal, c'est moi-même. Ils sont masochistes : moi, je suis mauvais, mais tous les autres sont bons.
Jusqu'à maintenant, le temps jouait pour le bobo et pour l'islamiste. Pour le bobo : la force invincible de la non-transmission fabrique depuis trente ans des générations d'abrutis, qui, évidemment, se reproduisent de plus en plus abrutis (la non-transmission est indispensable au boboïsme, car il faut ignorer l'histoire pour ignorer le tragique de la condition humaine). Pour l'islamiste : en Europe, les musulmans étaient en train de remporter haut la main la guerre des ventres, il leur suffisait d'attendre (c'est la position des salafistes).
Mais le djihadiste est un musulman impatient, il n'arrive pas à se tenir tranquille, il faut qu'il commette des attentats. Ca réveille un tout petit peu l'occidental avachi dans sa graisse (c'est ce que le salafiste reproche au djihadiste) et dévoile les conneries du bobo.
Alors, le temps continue à jouer pour le bobo et pour l'islamiste, la coupure de la transmission et la lapinade musulmane n'ont pas cessé. Mais, il y a désormais un contrepoids : l'éveil de l'occidental, qui a aussi le temps pour lui. Qui va gagner ? Nous vivons une époque intéressante.
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Christopher Caldwell : « Les intuitions de Houellebecqsur la France sont justes »
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Quand j'ai lu le livre de Houellebecq, quelques jours après les assassinats à Charlie
Hebdo, il m'a semblé que ses intuitions sur la vie politique française étaient tout à
fait correctes. Les élites françaises donnent souvent l'impression qu'elles seraient
moins perturbées par un parti islamiste au pouvoir que par le Front national.
La lecture du travail de Christophe Guilluy sur ces questions a aiguisé ma réflexion
sur la politique européenne. Guilluy se demande pourquoi la classe moyenne est
en déclin à Paris comme dans la plupart des grandes villes européennes et il
répond : parce que les villes européennes n'ont pas vraiment besoin d'une classe
moyenne. Les emplois occupés auparavant par les classes moyennes et populaires,
principalement dans le secteur manufacturier, sont maintenant plus rentablement
pourvus en Chine. Ce dont les grandes villes européennes ont besoin, c'est
d'équipements et de services pour les catégories aisées qui y vivent. Ces services
sont aujourd'hui fournis par des immigrés. Les classes supérieures et les nouveaux
arrivants s'accommodent plutôt bien de la mondialisation. Ils ont donc une certaine
affinité, ils sont complices d'une certaine manière. Voilà ce que Houellebecq a vu.
Les populistes européens ne parviennent pas toujours à développer une
explication logique à leur perception de l'immigration comme origine principale
de leurs maux, mais leurs points de vues ne sont pas non plus totalement
absurdes.
[…]
L'Europe ne va pas disparaître. Il y a quelque chose d'immortel en elle. Mais elle
sera diminuée. Je ne pense pas que l'on puisse en accuser l'Europe des Lumières,
qui n' a jamais été une menace fondamentale pour la continuité de l'Europe. La
menace tient pour l'essentiel à cet objectif plus recent de «société ouverte» dont le
principe moteur est de vider la société de toute métaphysique, héritée ou
antérieure (ce qui soulève la question, très complexe, de de la tendance du
capitalisme à s'ériger lui-même en métaphysique). A certains égards, on comprend
pourquoi des gens préfèrent cette société ouverte au christianisme culturel qu'elle
remplace. Mais dans l'optique de la survie, elle se montre cependant nettement
inférieure.
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