Livre dans le même esprit que Soutou. Je reproduis donc la présentation que j'ai faite de l'ouvrage de Soutou :
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Livre passionnant, qui commence par une introduction fracassante qu'on peut résumer ainsi : la guerre vue d'en bas, qui est tellement à la mode, c'est bien gentil, mais c'est étroit, mesquin et, finalement, sans grand intérêt.
Les états d'âme du poilu Tartempion tels que rendus par ses carnets, la monographie sur la tranchée 22 du secteur 425 ou l'étude sociologique sur la petite cuillère comme arme de tranchée, ça va cinq minutes. C'est voyeur et, par définition, ça ne vole pas haut.
Pour comprendre la guerre, rien ne vaut d'aller voir là où tout se décide, dans les ministères et dans les chancelleries. Soutou assume crânement son parti-pris d'historien à l'ancienne.
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On peut se demander si notre attirance contemporaine pour la guerre au ras de la tranchée n'est pas l'expression inconsciente de notre défiance vis-à-vis des institutions. Si les choses vraiment importantes se passent dans les ministères, les chancelleries et les états-majors, nous sommes très très mal barrés.
Claude Franc, lui, s'intéresse aux états-majors français et allemands pendant la bataille de Verdun.
Et sa réponse est limpide : l'armée française était mieux organisée que l'armée allemande, la hiérarchie et les responsabilités de chaque niveau mieux définies.
Joffre, Pétain et Nivelle sont conjointement vainqueurs de Verdun. L'auteur est plutôt joffriste.
Malheureusement, les leçons tirées de Verdun sont fausses et Nivelle croit à tort que la percée décisive est de nouveau possible.
En réalité, la percée décisive, d'un coté comme de l'autre, est rendue impossible par la différence de vitesse entre l'attaquant à pied et le défenseur qui déplace ses réserves en chemin de fer. Il faudra en 1918 que l'armée allemande n'ait plus de réserves à déplacer et que l'infanterie alliée se déplace en camions, appuyée par des chars et des avions, pour que la percée ait lieu.
On classe souvent Verdun comme la dernière victoire française (alors que l'offensive des cent jours de 1918 le mérite plus).
L'auteur conclut par le martyrologe de l'infanterie française, déviant de son dessein initial. Les actes d'héroïsme furent innombrables. Claude Franc en cite un parmi tant d'autres : le colonel Delaperche à la tête de son régiment contre-attaquant dans l'urgence à la côte de Talou « Sac à terre. Baïonnette au canon. Pour la France » (les discours lyriques, c'est Hollywood). Il est tué par un lieutenant allemand qui faisait mine de se rendre alors que l'objectif est atteint.
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