Mémoires posthumes et inachevés de Georges Pompidou.
Tout d'abord, le lecteur savoure le style. Pompidou écrit clair, précis, rigoureux, sans tomber dans les défauts du bon élève, ni insipide, ni ampoulé, ni pédant. A le lire, on sent les qualités que De Gaulle appréciait chez lui.
Ce style est une oasis de sérénité et d'élégance au milieu de l'agression syntaxique et stylistique permanente que subit le Français d'aujourd'hui.
Ensuite, il y a les jugements sur les hommes. Vous les lirez si vous en avez l'envie.
Il a deux idées qui intéressent notre époque.
Le déclin du sentiment national français est à la source de la décadence de notre pays. Sans le vif sentiment d'appartenir à la même nation, il n'y a pas de destin collectif possible et les forces centrifuges et débilitantes l'emportent.
La seconde est amusante, venant du normalien qui jouait à parler grec et latin avec certains de ses ministres (en 2016, on a des ministres et un président qui ne parlent pas français, alors grec et latin ...). La voici : on accorde trop d'importance, et donc trop de pouvoir, aux intellectuels. La capacité d'action est liée au caractère et non à l'érudition et les deux sont antinomiques. On peut le regretter mais l'expérience montre que c'est ainsi.
En 2016, nous avons la double peine : nous sommes dirigés par de faux intellectuels. Ils ont l'incapacité à agir des vrais intellectuels sans en avoir l'érudition. Non seulement ils ne peuvent rien décider (sauf de décider de ne rien faire, et encore ...) mais ils sont bien en peine de tenir un discours intelligent.
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