L'Euro a été essayé et c'est, comme prévu par ses opposants les plus lucides (dont, hélas, je ne fus pas), un désastre économique et politique. Nous avons aujourd'hui l'Europe allemande dont rêvait Hitler (il est donc dans l'ordre des choses que la Grande-Bretagne finisse par la quitter).
Les arguments en faveur de la sortie de l'Euro s'accumulent et, pourtant, même le Front National, dont c'était un des rares points économiques pas complètement débiles, a abandonné l'idée.
Pourquoi ? Parce que le coût, forcément transitoire et, à mon avis, exagéré, et la peur, savamment entretenue, du changement paralysent toute initiative.
Pourtant, je suis persuadé que la sortie de l'Euro serait une Libération.
Sans indépendance monétaire, nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes économiques. Les expériences de déflation compétitive ont toujours été des catastrophes, voyez le politique Laval.
Vous avez compris la logique : avec l'indépendance monétaire, il n'est pas sûr que nous résoudrons nos difficultés, mais il est sûr qu'avec l'Euro, nous ne les résoudrons pas.
Et puis, il y a un point moral : mieux vaut vivre libre et responsable, y compris de ses conneries, qu'enchaîné comme un subordonné infantilisé de l'Allemagne. Mais, pour cela, fondamentalement, il faut croire en la France, ce qui n'est pas le cas de 99 % de notre classe dirigeante et de beaucoup de Français.
La peur du changement est renforcée par la peur de la liberté. Tout le monde n'aime pas être libre et responsable, beaucoup trouvent du confort dans la servitude.
Et l'on en vient au Brexit. Le slogan des pro-Brexit « BeLeave in Britain» me semble aller au fond des choses et je pense que la réponse va être négative, tout simplement à cause de l'Ecosse. Sans l'Ecosse, le Brexit ne fait pas un pli. Mais il y a l'Ecosse ...
Ca ne sera que partie remise. Le jour où l'Ecosse prend son indépendance, le reste de la Grande-Bretagne quitte l'UE.
On notera aussi qu'on retrouve la coupure, désormais habituelle dans les pays occidentaux, entre les élites mondialisées et le peuple. Et que le peuple a bien du mal à faire valoir son avis. De la même façon que je crois le coût de la sortie de l'Euro largement exagéré par ceux qui ont intérêt à figer la situation, je crois qu'on en fait trop sur le coût du Brexit. Vendredi matin, quel que soit le résultat du vote, l'Angleterre sera toujours une île entourée d'eau de tous cotés.
Mais, quand il y a des changements nécessaires et inéluctables, le plus tôt est le mieux, tout le temps perdu ne fait qu'ajouter des souffrances. Comme pour la sortie de l'Euro ...
Addendum :
Serge Federbusch est de mon avis sur les bienfaits du Brexit :
Messieurs les Anglais, tirez les premiers !
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