Je pense que nous allons vers une période semblable à la chute de l'empire romain.
Les structures qui organisaient les sociétés s'étant suicidées (ayant été assassinées, aussi), l'anarchie s'installe et, nécessité faisant loi, les communautés se ré-organisent par le bas, localement.
De toute façon, le plus terrible est ce qui nous arrive actuellement : des structures qui ne nous défendent plus, mais qui sont encore assez fortes pour nous empêcher de nous défendre nous-mêmes.
Ce qui empêche la ré-organisation et la renaissance de nos vieilles nations, ce sont les métropoles mondialisées. La condition de base pour qu'une démocratie soit possible, c'est que ceux qui votent se sentent faire partie de la nation, ce qui n'est justement pas le cas des urbains cosmopolites. Les Athéniens de Péricles étaient des paysans, comme les Anglais de la Magna Carta, comme les Français de la IIIème République.
Une démocratie est-elle possible avec les villes-mondes ? J'en doute fortement. Peut-être devraient-elles mener leur vie à part, indépendantes, comme Singapour ?
La coupure entre les grandes métropoles, Londres, Paris, et le reste des pays, ne laisse pas d'être inquiétante. Aujourd'hui, la France serait plus pauvre mais aussi beaucoup plus tranquille sans Paris et sans les Parisiens.
Si Londres et Paris (et Bordeaux avec son maire) sont engloutis dans un grand trou noir avec tous leurs habitants, c'est une libération et une renaissance pour l'Angleterre et pour la France.
Comment libère-t-on la France de Paris ? Louis XVI, pour son malheur, n'a pas réussi. Thiers avait trouvé une solution qui a bien duré trente ans.
C'est autour de ce problème insoluble que nous allons tourner pendant trente ans.
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Addendum :
Il est tout à fait possible que les villes entrent dans une phase de stagnation, voire de régression. Cela serait inédit depuis la chute de l'empire romain mais pas impossible. Les mégapoles ont atteint une telle taille que n'importe quel individu peut se dire que les avantages (emplois, services) sont compensés par les inconvénients (pollution, temps de transport, promiscuité, bruit, etc) et qu'il serait mieux à la campagne.
Et puis, il ne faut pas oublier les fondamentaux : on meurt plus facilement de faim à la ville qu'à la campagne, sauf si la ville a les moyens d'exploiter la campagne. Et aussi, les centrales nucléaires sont plutôt à la campagne.
Enfin, la technique viendrait plutôt au secours de la campagne (moins de grandes usines, plus de communication).
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