A mon avis, la campagne de Donald Trump est finie, il n’a pas su se «présidentialiser ». Il n'a pas su tourner la page des primaires.
Bien sûr, je connais les arguments de ses partisans : il reste trois mois ; les débats télévisés (est-on si sûr qu’il va y écraser Clinton ?) ; la mobilisation de ses partisans.
Mais Donald Trump est dans une configuration que nous connaissons bien, puisque c’est celle, mutatis mutandis, de Marine Le Pen.
Sa personnalité et ses idées attirent une forte minorité de partisans très motivés, mais elles repoussent tellement de monde qu’on est sûr qu’il n’aura jamais de majorité.
Ces candidats peuvent gagner par surprise, lorsque leur victoire paraît si improbable que leurs adversaires ne se mobilisent pas ou se dispersent et que leurs partisans restent mobilisés. C’est le cas du passage au deuxième tour de Jean-Marie Le Pen en 2002. Mais, en dehors de cela, ils sont bloqués.
Leur défi consiste à ratisser plus large, en étant moins provocateurs, sans perdre leurs partisans. Pas facile, c’est la quadrature du cercle.
Marine Le Pen échoue (je crois que cela tient d’une part au côté PME familial du FN, qui ne fait tout de même pas très sérieux, et d’autre part aux limites de la dame, qui, sans être nulle, n’est pas excellente –pour comparer, Nigel Farage ou Marion Maréchal me paraissent meilleurs).
Et il me semble que Donald Trump est en train d’échouer. Je le regrette, mais c'est ainsi.
Maintenant, il peut encore gagner par surprise, parce que Clinton n’est pas séduisante. Mais, pour que les partisans de Clinton se démobilisent, il faudrait que Trump se taise et ce n’est pas trop dans son genre.
Ensuite, après la défaite de Trump ?
Deux hypothèses s’affrontent :
1) parti républicain en miettes, plus rien ne sera jamais comme avant.
2) on fait comme si Trump n’avait jamais existé et on continue comme avant.
Je penche plutôt pour la deuxième hypothèse, mais tout cela n’a guère d’importance : les « petits blancs » se mobilisent trop tard, ils sont déjà baisés (si vous me permettez cette vulgarité). Trump est venu trop tard. Le mal est déjà trop avancé. Trop d’immigration, trop de mondialisme, trop d’assistanat, ils sont condamnés à se sentir de plus en plus étrangers dans leur pays lui-même, et nous aussi.
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