On apprend, en lisant Patrick Buisson, que De Gaulle, auquel il est bien vu de vouer un culte en public, n'est pas la tasse de thé de Nicolas Sarkozy. On le comprend : à coté de Mongénéral, Sarkozy est un nain dans tous les sens du terme.
Les conditions de l'abandon de la l'Algérie française restent une tache indélébile sur l'honneur de Charles De Gaulle, et aussi, sur l'honneur de la France. Pas besoin de venir d'une famille harki ou pied-noir pour le penser.
Mais les nostalgiques de l'Algérie française vont plus loin : ce ne sont pas seulement les conditions de l'abandon qui sont scandaleuses, c'est l'abandon lui-même.
Dans Le coeur rebelle, Dominique Venner argumente cette thèse. Voici ce que j'écrivais :
*********
Avec le recul, il [Dominique Venner] considère que sa participation à la guerre d'Algérie était une défense aux avant-postes de la civilisation occidentale dans la lutte millénaire qui l'oppose à la civilisation musulmane. Dans ces guerres de civilisation, la bonne défense se fait au-delà des frontières. Défendre ses frontières, c'est déjà avoir trop reculé. Sans aller jusqu'à écrire que les accords d'Evian sont l'équivalent moderne de la chute de Constantinople, il y voit un très mauvais signe.
*********
L'abandon de l'Algérie est une rationalité à court terme. Mais à long terme, c'est autre chose.
D'ailleurs, on voit que la menace de « Colombey-les-deux-mosquées » n'a pas été conjurée par la décolonisation de l'Algérie, qui, au lieu de conduire à une séparation et à un éloignement bienvenus, finit en colonisation de la France par les Algériens.
Ce détour par le passé pour vous parler du présent.
Il y a une pression sourde, de celle qui ne fait pas la une des journaux, mais constante, de l'ONU pour que la France, à travers des statuts de plus en plus autonomes, abandonne les confettis d'empire qui lui restent : Nouvelle-Calédonie, Réunion, Antilles, etc.
Il y a un argument de défense que même un technocrate abruti (pléonasme) peut comprendre : ces confettis donnent à la France un immense domaine maritime. C'est d'ailleurs une des raisons qui motivent les coeurs purs, comme les Etats-Unis, à tant lutter pour la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes et, surtout, des richesses qu'on pourra leur racheter pour une bouchée de pain.
Mais il n'y a pas que l'argument matériel, il y a l'argument spirituel : tout recul territorial (aussi étrange que cela puisse paraître quand on écoute les arguments prétendus rationnels), est toujours un recul de la volonté de vivre d'un peuple.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire