L'auteur est une gauchiste, d'où il résulte certaines réflexions mal venues. C'est dommage car ce livre est passionnant.
Il traite des années 1938-1941 où se combattent aux Etats-Unis l'isolationnisme, avec Charles Lindbergh comme figure de proue, et l'interventionnisme, porté discrètement pas le président Roosevelt.
Ceux qui ont connu ces « jours de colère » disent qu'il n'y en eut jamais de tels, la tension dans le pays était maximale, les querelles autour de la guerre du Vietnam n'étaient pas aussi intenses.
Cette tension fut oubliée après Pearl Harbour, effacée comme si la question de l'isolationnisme avait été anecdotique. C'est l'intérêt de cet ouvrage de la rappeler.
Linbergh avait une personnalité polarisante : hyper-sensible pour tout ce qui le concernait, totalement insensible pour tout ce qui concernait les autres, politiquement naïf, voire idiot. On l'aimait ou on le détestait. Un membre de sa belle-famille qui ne l'aimait guère dit de lui : « Sans le Vol de l'Aigle Solitaire, il aurait fini pompiste dans une station-service ». Oui, mais il y a eu ce fameux vol.
Franklin Delano Roosevelt avait une personnalité aussi polémique. Charmeur, il était manipulateur au point de susciter la haine.
Le plus passionnant dans cette étude est l'effet du temps et des événements extérieurs : l'opinion américaine se tourne vers le bellicisme à mesure que la menace grandit d'une hégémonie nazie en Europe mais il semble y avoir une latence, un écart de six mois environ. C'est assez curieux, mais pas contradictoire avec ce que l'on sait sur la formation des opinions.
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