Patrick Buisson prétend qu'il y a une baisse tendancielle de la droite molle. J'ai donc fait l'exercice sur les scores présidentiels (en pourcentages) de premier tour (un peu audacieusement, puisque j'y ai mis de Villiers, ce qui ne lui ferait pas plaisir) :
La tendance n'est pas flagrante. En revanche, dès qu'on compare aux scores de la vraie droite, la différence saute aux yeux :
Plusieurs remarques :
♘ La droite est majoritaire en France (si l'on fait l'hypothèse que droite dure et droite molle peuvent s'additionner).
♘ Avec le recul, on constate que la création de l'UMP (les hommes du RPR avec les idées de l'UDF) fut une imbécilité. Alain Juppé, principal instigateur de cette catastrophe, mérite amplement son statut de plus con d'entre eux.
♘ 2007 fut une élection singulière et la trahison de Sarkozy une occasion manquée dont on parlera peut-être dans quelques années de la même façon qu'on parle de l'occasion manquée de la remilitarisation de la Rhénanie. L'histoire ne repasse pas les plats.
♘ François Fillon ayant été connivent à la trahison du séguinisme que fut la création de l'UMP et ayant plus que sa part dans la trahison des électeurs de droite de 2007, il y a une justice à ce qu'il en soit aujourd'hui la victime.
Tout cela peut aussi se déduire de la sociologie : le centre mou et la gauche mondialiste parleront toujours mieux aux vainqueurs de la mondialisation que le droite molle. Le FN parlera toujours mieux aux vaincus de la mondialisation que la droite molle. Bref, la droite molle n'a plus beaucoup d'espace.
Finalement, je me demande s'il ne faut pas souhaiter pour la France un second tour Macron - Le Pen, quitte à prendre le risque de la victoire d'Emmanuel Macron (nullement certaine). Cela permettrait une recomposition de la droite, à condition que Marine Le Pen sache accueillir les nouveaux venus, ce qui n'est vraiment pas gagné (se souvenir de l'épisode Mégret).
Le principal obstacle à une union des droites, l'UE et l'Euro, est en train de s'estomper. L'UE est de moins en moins populaire et il ne manque pas grand'chose pour qu'un éclatement de l'Euro apparaisse comme inévitable.
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