J'hésite encore sur la question de savoir si les Français ont les politiciens qu'ils méritent. C'est une question fondamentale : si la réponse est négative, il suffit de remplacer les politiciens faillis, pas facile mais faisable. Si la réponse est positive, il n'y a plus guère d'espoir pour la France.
Or, depuis un mois, à cause des conversations de campagne électorale, je change peu à peu d'avis.
Tous sont d'accord pour se plaindre de la situation de notre pays, mais ensuite ?
Il y a d'abord la forte cohorte de ceux qui gobent ce que racontent les médias parce que, même en sentant qu'on leur bourre le mou, c'est trop fatiguant de penser par soi-même (pléonasme). Un interlocuteur me l'a avoué presque dans les termes que j'utilise. La paresse comme premier paramètre politique.
Ensuite, il y a ceux, beaucoup plus nombreux qui font une analyse lucide mais qui refusent d'en tirer les conclusions, par pusillanimité. "Voter Le Pen ? Voter Mélenchon ? M'abstenir ? Surtout pas !" Bin alors, ne te plains pas : en restreignant ton choix aux guignols Fillon et Macron, tu condamnes le pays à la politique dont tu réprouves les conséquences. Bossuet et compagnie : Dieu rit des prières qu'on lui fait pour écarter des maux dont on chérit les causes.
Jacques de Guillebon, dans Causeur, détourne une phrase de La Tour du Pin : les pays sans esprit d'aventure sont condamnés à mourir de froid. C'est la seule raison de voter Le Pen (ou Mélenchon) que je partage sans réserve : l'aventure. Le rivage des Syrtes à domicile : mieux vaut mourir d'un dernier sursaut que d'un coma.
Ou, comme disent les Tontons Flingueurs, quand ça change, ça change, faut pas se laisser démonter. Ou, plus adapté, une brute qui marche va plus loin qu'un intellectuel assis.
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