François Bousquet :« La droite a perdu parce qu'elle a préféré l'économisme à l'âme française »
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Quant à Marine Le Pen, elle a axé
sa campagne sur la question de la souveraineté sans concevoir que cette dernière n'est
pas un but en soi, mais un outil au service du bien commun. La posture tapageusement
ouvriériste dans laquelle elle s'est enfermée lui a aliéné une partie de son électorat et a
précipité le départ de sa nièce, sûrement l'élément le plus prometteur pour le FN. Sans
compter le surréaliste débat d'entre-deux-tours qui a fait ressortir de manière criante
une inaptitude à se « présidentialiser ». Pire : des limites insoupçonnées, comme si la
candidate avait atteint son seuil d'incompétence, selon les lois du principe de Peter. Ce
débat laissera des traces et ce n'est pas le toilettage cosmétique envisagé, le changement
de nom, qui les effacera.
Comment la droite française peut-elle se refonder ?
La droite gagnerait à se souvenir que le sujet historique demeure le peuple français et
son identité. Cela même qui a fait la force de Sarkozy en 2007, quand il a levé le tabou de
l'identité nationale, faisant la course en tête et obligeant ses adversaires à se positionner
par rapport à lui : la critique de Mai 68, la restauration de l'autorité, les racines
chrétiennes. Sa campagne portait avec elle une vision du monde solidement charpentée,
mise en paroles, jamais en actes. C'est la faute originelle de son mandat : Sarkozy n'a pas
transformé la victoire idéologique de 2007, ce qui préparait les défaites politiques de
2012 et 2017. Celui qui saura politiquement transformer cette victoire idéologique aura
un bel avenir devant lui.
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