Trente trois ans après, resurgit l’affaire Villemin.
Je n’en ai que de vagues souvenirs, des noms : le « petit Grégory », Jean-Marie et Christine Villemin, Bernard Laroche, Muriel Bolle, le « petit juge » Lambert, Jean-Michel Bezzina …
Je me suis renseigné sur internet, pour ce que ça vaut.
J’en tire le sentiment, comme Régis de Castelnau, que Jean-Marie et Christine Villemin méritent l’admiration. Ils ont reconstruit leur vie, fait et élevé trois enfants, après ce drame dont beaucoup ne se seraient pas remis. Je comprends que des personnalités aussi fortes aient pu déranger (mais de là à tuer un enfant …).
L’affaire paraît assez simple. Dans une famille pétrie de haines (on parle de coucheries, de bâtardise, d’échangisme), il semble que le cousin Laroche ait enlevé Grégory Villemin avec des complices, par jalousie. C’est du moins l’hypothèse la plus vraisemblable d’après ce que j’ai lu. On ne sait pas si la mort de l’enfant est accidentelle ou intentionnelle.
Si l’enquête n’a pas débouché sur une vérité juridique, c’est à cause de l’incompétence crasse du juge Lambert, de la passivité de sa hiérarchie, du manque de rigueur des gendarmes et de la police et de la dégueulasserie des journalistes. Sans cette déplorable conjonction, l’affaire aurait été réglée en deux semaines et on n’en parlerait plus.
Parmi les journalistes, deux se détachent comme ayant été particulièrement maléfiques, au sens le plus fort du mot. Jean-Michel Bezzina, multicarte de RTL, du Figaro, de France-Soir (c’est pourquoi je me souviens de son nom), cet olibrius a décidé en son for intérieur (avec quelle légitimité ? Un mandat du ciel ?) que Christine Villemin était coupable et a mené une campagne médiatique en ce sens. Jean Ker, de Paris-Match, a pris le parti des Villemin et a poussé Jean-Marie Villemin à tuer Bernard Laroche, en lui faisant écouter la bande de l’audition de Muriel Bolle (comment se l’est-il procurée ?). Inutile d’épiloguer sur le fait qu'ils sont très très loin de la moindre éthique. Ou alors une éthique étique !
Il y a aussi l’inénarrable Marguerite Duras, qui a décidé que son intuition féminine et artistique lui disait que Christine Villemin était coupable et qui l’a écrit. Il faut dire cette abrutie avait décrété que les Villemin étaient de droite et Laroche de gauche. Tout en finesse : le camp du Bien, le camp du Mal … Evidemment, de telles considérations font avancer la justice à pas de géant. Ces guignols, il faut les enfermer dans leurs réserves à rupins de Saint Germain des Près et les empêcher de venir emmerder les gens qui vivent dans la vraie vie.
Avons nous tiré les leçons de cette sinistre affaire ?
Hélas, je ne crois pas.
Il y a eu l’affaire d’Outreau, avec le même aspect sordide des journalistes parisiens qui vont au zoo en province.
On considère toujours la justice comme infaillible (voir avec quelle célérité la moindre mise en examen d’un politicien entraine sa démission).
Seul progrès : le discrédit des journalistes atteint des profondeurs abyssales, style fosse des Mariannes.
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