Bon d’accord, l’Assemblée Nationale est aussi utile que l’appendice et la prostate. Mais ce qui s’y passe est instructif.
Traditionnellement, des postes (questure, présidences de commission) sont réservés à l’opposition. Cela paraît une saine pratique démocratique.
Sous Macron 1er, le système a été gentiment perverti : la droite qui se déclare elle-même « Macron-compatible », tout se prétendant dans l’opposition, a pris ces postes, avec l’appui des macronistes (ce qui clarifie les choses). Autrement dit, les postes sont désormais partagés entre une vraie majorité et une fausse opposition. C’est vachtement archi-méga-démocratique.
Qu’est-ce qu’on aurait entendu si Poutine ou Trump avaient fait pareil !
C’est ainsi que les démocraties meurent le mieux : en conservant les apparences tout en trahissant l’esprit. Octave-Auguste a été un maître en la matière, il est vite devenu empereur, mais jusqu’à sa mort, il est allé cérémonieusement rendre hommage au Sénat qu’il avait vidé de sa substance.
Comme dit Desgouilles :
Cette histoire de questure peut paraître anecdotique, elle n’en est pas moins révélatrice d’un état d’esprit. Mais évidemment, pas un mot sur cette histoire au journal de 20h de France 2. Service public oblige… Défendre les droits de l’opposition, la séparation des pouvoirs, le contrôle du budget de l’Assemblée nationale, pourquoi pas ? Mais quand même pas avec Eric Ciotti et Christian Jacob ! Ainsi va le petit monde politico-médiatique en ce début d’été 2017. Comme me le souffle un bon esprit : « Jusqu’ici, tout va bien ! »
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