« L'indépendance d'esprit est en danger dans les universités françaises »
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Dans le système de recrutement qui est celui de notre Université, un indépendant a peu
de chance de survivre. Dès ses premiers pas dans la carrière, le chercheur comprend que
c'est sa dépendance qui sera sa planche de salut. Dépendance interpersonnelle et
dépendance par rapport aux réseaux qui font une carrière. Marcel Gauchet, lorsqu'il
parle de mœurs mafieuses (revue Le Débat, no 156, septembre-octobre 2009), emploie les
mots justes. Un sociologue italien, Diego Gambetta, a explicité les ressorts de ce processus
dans un article de la revue des Annales des Mines,« Gérer et Comprendre »(septembre 2006), article intitulé « La valeur de l'incompétence: de la
mafia tout court à la mafia universitaire: une approche méthodologique ».
Cette dépendance entraîne le conformisme de la pensée et l'esprit courtisan dont
beaucoup s'accordent à penser qu'il est un des fléaux de l'Université.
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Cet article est très important, même si le sujet ne fera jamais la une des journaux.
Un pays a besoin d’une élite intellectuelle, il a besoin de clercs.
Le naufrage de l’université, même si elle n’est pas la source de production de clercs, est donc un drame national. Car, l'université devrait être par excellence le lieu de la liberté de l'esprit. On en est très très loin.
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