Dans la boite à outils de la fabrique du consentement, outil moderne de manipulation des foules, il y a la fabrique de la psychose.
La psychose a un rôle simple : créer un précédent, infléchir la référence dans le sens voulu.
Faire que ce qui était impensable devienne difficilement envisageable, avant de devenir envisageable à la rigueur, puis acceptable, puis normal.
On fait monter la tension de trois crans, on la fait rebaisser de deux crans, et on a gagné un cran. et on recommence quelques temps après sur un sujet connexe.
Une fois la psychose bien établie, on peut arriver à des absurdités sans frein :
Ce titre ridicule, à mourir de rire ou à pleurer de honte, n'émane pas de la feuille de chou ronéotypée d'un groupuscule d'exaltés qui se réunissent dans les catacombes avec une cagoule sur la tête. Non, non, ça vient d'un des plus grands journaux français (grand par la diffusion, grand par la subvention), censé être modéré.
Pour arriver à tel résultat, il suffit de ne jamais définir précisément ce qu’est le harcèlement, ce qui permet de lui donner de manière implicite une extension presque infinie. D'autant que tout le monde veut se revendiquer victime de quelque chose.
Les commentaires des internautes du Figaro sont instructifs : la plupart considèrent qu’il y a là un vrai problème (quiconque vit en France avec les yeux ouverts sait que c’est absurde : le seul problème de harcèlement, c’est avec les immigrés d’une certaine religion, qui ne sont pas français). Rares sont ceux qui dénoncent une pure construction médiatique.
Le point qui me frappe le plus, c’est l’inculture des commentateurs. On a des tartines à propos de l’absurde droit de cuissage et de la condition quasi-servile des femmes au moyen-âge. L’histoire au filtre de Game of Thrones et de Canal Plus. Et des kilomètres à propos de l’enfer que vivraient les françaises de 2017.
Voilà le résultat de cinquante ans de déséducation nationale : des citoyens qu’on peut supposer de bonne foi n’ont pas les instruments intellectuels pour prendre de la distance par rapport aux bourrage de crâne médiatique. Ils ne savent plus penser. Mais ils n’ont pas non plus de bons sens, car on leur a farci la tête avec des conneries.
C'est réellement effrayant. On a l'impression d'être face à une meute d'abrutis totalement imperméables à la moindre intelligence.
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