Du danger de l’hystérie des folles puritaines
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Edward Behr rappelle que, dans les universités américaines, un professeur homme ne peut pas prendre le risque d’effleurer l’épaule d’une étudiante sur le travail de laquelle il se penche à son appel. Et, surtout, il est inimaginable qu’il la reçoive dans une pièce dédiée dont la porte ne reste pas grande ouverte… Rien de neuf sous le soleil américain. Behr observe, parallélisme saisissant, que dans les années 1920 la chanteuse française Mistinguett « se fit sermonner par le personnel du palace qui l’hébergeait parce qu’elle n’avait pas laissé la porte de sa chambre ouverte quand elle y recevait des visiteurs masculins ».
Évidemment, les féministes, parmi lesquelles bien des lesbiennes militantes, ne trouvent pas cela incongru. Mais le danger est là, de passer d’une Amérique qui fait peur à une France américaine, à une France qui fait peur.
Les harcèlements de rue, ces outrances verbales ou gestuelles qu’on ne connaissait pas il y a encore trente ans, sont un produit du chaos ethnique. Nos folles puritaines ne veulent pas que l’on évoque cet aspect du phénomène pour ne pas « raciser » la question, dans des quartiers où elles ne se risquent pas. L’une d’elles, Caroline De Haas, n’a-t-elle pas suggéré, avec une naïveté touchante, que… l’on élargisse les trottoirs ?
Le président Macron voudrait que soit créé un délit d’ « outrage sexiste », qui ne pourra qu’aggraver la confusion entre le droit et la morale. Au demeurant, un tel délit sera bien difficile à réprimer chez les chances-pour-la-France qui importunent nos filles et nos compagnes. Et puis, trêve d’inflation législative, les lois existent : ce sont les zones de non-droit qu’il faudrait éliminer ! Il est évidemment plus facile de vilipender l’homme blanc, hétérosexuel de plus de cinquante ans qui n’y peut mais.
Les ennemies de la gente masculine embrayent sur les revendications contre les violences faites aux femmes par leur conjoint. Là encore nous sommes en pleine confusion. Les lois existent, mais il reste difficile d’entrer dans l’intimité des foyers (quid du harcèlement psychologique, qui ne laisse pas de bleus, mais dont certaines viragos usent à l’égard de leur conjoint ?). Au demeurant, il ne s’agit pas là du domaine spécifique des « violences faites aux femmes », mais des violences domestiques. Apparemment, dans ce moment de fièvre, elles ne seraient médiatiquement intéressantes que perpétrées contre des femmes. Les enfants martyrs ou les vieux parents battus, parfois par leur fille ou leur belle-fille (qui ne sont pas toutes vierges et saintes), participent pourtant du même ordre.
Eric Delcroix
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L’irrésistible et navrante schiappatisation du Président Macron
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Bref, encore une fois, on assiste – avec, soyons honnête, un brin d’amusement peu étonné – à la sur-banalisation navrante de la fonction présidentielle. S’il est vrai qu’avec sa Léonardisation, le président Hollande avait abaissé le niveau si bas que plus rien ne pouvait arriver de réellement pire, Macron montre ici qu’il a appris des meilleurs : en emboîtant le pas à sa Marlène de Secrétaire d’Etat, il semble décidé à se schiappatiser dans une frétillance d’actions périphériques qui, encore une fois, déforcent une fonction présidentielle de plus en plus risible.
Et en dehors de ces petites bulles d’air tiède à la surface d’une actualité vidissime, comme Hulot qui ne sert décidément à rien (la pantalonnade récente du glyphosate montre l’étendue du gouffre intellectuel dans lequel il barbote avec une aisance innée), Schiappa ne sert pas plus, ni la cause féministe, largement dévoyée ces dernières années, ni même celle d’une lutte contre l’insécurité de certains quartiers dont les femmes sont les premières victimes.
Du reste, mon propos n’est ici pas seulement de dire que toutes ces fadaises niaiseuses sont parfaitement éloignées des préoccupations réelles des Français, ni même que le Défenseur des Droits ne semble pas savoir ce qu’est la présomption d’innocence, mais aussi que Schiappa a en fait le même rôle dans ce gouvernement que Taubira ou Vallaud-Belkacem dans le précédent : c’est le supplément d’âme progressiste, le grigri sociétal de la gauche qui sert à polariser et cliver histoire de bien montrer qu’on est progressiste et dans le Camp de Bien, peu importent le coût pour les libertés publiques, les dérives en matière de droit qu’elles entraînent, l’abaissement de la fonction présidentielle et le délitement complet de la parole politique qui ressemble de plus en plus à du verbiage de gamin trop gâté.
La République une et indivisible a laissé place à la République multiculturelle, bigarrée, inclusive, festive, citoyenne et aussi divisible que possible pour mieux régner. Pour les citoyens, on peut réellement douter que ce soit un mieux. En revanche, pour le président et sa clique, pas de doute… Ça marche !
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MARLÈNE SCHIAPPA DÉNONCE LE « SEXISME ORDINAIRE » DE BRUNO LE MAIRE. ÇA S’ARRÊTERA QUAND ?
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Si l’on cessait, surtout, d’offrir le spectacle d’un exact condensé de la caricature féminine telle qu’elle est véhiculée dans la littérature depuis le XIXe ? Émotive comme Madame Bovary, colérique et nombriliste comme Scarlett O’Hara – taratata, va-t-il dire, mon nom de famille ! Capricieuse et larmoyante comme Gisèle – ma bonne, ma bonne, ils ont été méchants avec moi ! -, indifférente au monde qui s’écroule autour d’elle mais attachée aux colifichets insignifiants que sont l’écriture inclusive ou la couleur du cartable, comme cette héroïne d’Irène Némirovsky qui, au moment de fuir les bombardements, pense à emporter son argenterie, mais pas le grand-père impotent. Bref, futiles et infantiles. Il est frappant de voir, du reste, que dans la vaste entreprise #balancetonporc, la parole de la femme – à l’instar de celles d’un enfant – n’est jamais mise en doute, comme si la femme, par essence innocente, était incapable de duplicité, calcul, mensonge ou vengeance. Et cette présomption de candeur est, à bien y réfléchir, profondément sexiste.
Le 25 novembre est la date d’un triste anniversaire : en 2007, un violeur récidiviste assassinait Anne-Lorraine Schmitt. Il y a là un vrai sujet, celui d’une société au système judiciaire laxiste, laissant prospérer la délinquance et tendant à rétablir la loi de la jungle, la loi du plus fort, où la femme est forcément perdante. Il ne s’agit pas, ici, de « mecs relous » – pourquoi s’entêtent-elles, trentenaires bien sonnées, à parler comme si elles étaient en 4e et portaient un appareil dentaire ? -, mais de meurtriers. Il ne s’agit pas de compliments sur une robe à fleurs mais de vrais crimes. Il ne s’agit pas de mettre en place un hashtag, un Numéro Vert ou d’émettre des vœux pieux, mais de mener à bien une réforme ambitieuse et cohérente de l’appareil judiciaire, hors de toute dimension idéologique, diamétralement opposée à celle qu’avait lancée leur grand mentor Christiane Taubira. Voilà ce qui pourrait être un vrai combat féminin, non ?
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Le plus navrant de ces histoires navrantes de bout en bout depuis l'affaire Weinstein (qui n'est pas perdue pour tout le monde, puisque sa société de production va être rachetée par une bouchée de pain par deux femmes), au-delà même du fait que l'on atteint un nouveau point bas dans la connerie militante, c'est l'image ridicule qu'elles donnent des femmes : geignardes, criardes, passives, nombrilistes, suiveuses, hystériques, puériles, mineures.
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