Nous affrontons des combats difficiles.
Mais, aujourd'hui, je vous propose un combat assez facile et fondamental : la défense de la langue française.
Les idées des hommes passent par les mots, c'est pourquoi la défense de la langue n'est jamais un vain combat.
Vous me direz peut-être que les Québecois refusent les mots anglais et voient pourtant leur langue colonisée par les anglicismes. Certes.
Vous devez avoir un guide sûr : le bon goût. Et vous avez la liberté de parler comme vous désirez : rien ne vous oblige à partager les tics verbaux des imbéciles. Il y a un plaisir certain à parler correctement à des baragouineurs.
« Il faut défendre la langue française contre les Trissotin du féminisme »
Écriture inclusive : un outil d’exclusion
Enfin Malherbe vint, et, le premier en France,
Fit sentir dans les vers une juste cadence,
D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir,
Et réduisit la muse aux règles du devoir.
Par ce sage écrivain la langue réparée
N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée.
Les stances avec grâce apprirent à tomber,
Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber.
Tout reconnut ses lois; et ce guide fidèle
Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle.
Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté,
Et de son tour heureux imitez la clarté.
Si le sens de vos vers tarde à se faire entendre,
Mon esprit aussitôt commence à se détendre,
Et, de vos vains discours prompt à se détacher,
Ne suit point un auteur qu'il faut toujours chercher.
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre, ou le tour vicieux ;
Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.
Nicolas Boileau, L’art poétique, chant I, v.131-162
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